lundi 14 novembre 2022

Claude-Siméon Passemant (1702-1769)
Ingénieur du roi au Louvre

Note biographique :

Claude Siméon Passemant nait à Paris en 1702. Il est le fils d'un tailleur, Théodore Passemant, et de son épouse Marie-Madelaine Caple.

Il fait ses études au Collège Mazarin. La lecture de "L'Usage des globes célestes et terrestres" de Bion à l'âge de 14 ans, éveille son gout pour l'astronomie et les sciences et l'amène à construire son premier globe.

A la demande de ses parents, il prend cependant un poste de clerc d'avocat, premier pas vers une carrière qu'il abandonne rapidement.

Il s'essaie alors au commerce et il est reçu comme maître marchand-mercier et joaillier avant 1733.
Peu après cependant, il laisse la conduite de cette affaire à sa femme, Marie Louise Ollivier avec qui il s'est marié en 1733, afin de se concentrer sur les sciences.

Son intérêt encore d’amateur fut soutenu par l’astronome et géographe César-François Cassini et l’horloger Julien Le Roy qui l'encouragèrent à apprendre l'horlogerie et les arts optiques.

Il fut parmi les premiers français à produire des télescopes à réflexion, pour lesquels il obtint un privilège royal par l'intervention du comte de Maurepas.
En 1738, Il écrivit un traité détaillé sur leur construction qui connut un certain succès.

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Claude Siméon PASSEMANT
Construction d'un télescope par réflexion, de Mr. Newton,
ayant seize pouces de longueur & faisant l'effect d'une lunette de huit pieds.
Edité par Pierre Mortier, Amsterdam, 1741

En 1740, il envoya la description d'une nouvelle forme de quadrant à la Royal Society de Londres, et en 1746 il en présenta un développement, équipé d'un télescope à réflexion, à l'Académie des Sciences.

En 1749, l’horloge astronomique incorporant une sphère armillaire qu'il avait conçue et calculée et fait fabriquer par Louis Dauthiau est présentée à Louis XV.

Vers 1750, il réalise une série de microscope dont au moins deux livrés pour le roi Louis XV à Versailles et à la Muette. (Versailles, Musée, New-York, MET)

En 1751, il réalise une téléscope à réflexion de 6 pouces de focalisation pour le château royal de Bellevue et à peu près à la même époque un télescope à réflexion compact qui peut être démonté pour le transport dans une petite mallette spécialement conçue à cet effet.

En 1753, le roi le récompense en le nommant Ingénieur du Roi avec une pension de 1000 livres et un logement au Louvre.
Plusieurs autres horloges spectaculaires conçues par lui ont été produites dans les années suivantes dont la Pendule de la création du Monde présentée au roi à Trianon en 1754 (Louvre, dépôt de Versailles).

Il produisit également des montres à équation, des baromètres, un miroir ardent de 45 pouces de diamètre, des cadrans solaires, des instruments d'arpentage, des appareils physiques et des globes qu'il a fournis à l'Académie des sciences et à ses membres, à la cour et aux propriétaires de cabinets et de salons.

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Claude-Siméon PASSEMANT (1702-1769)
Ensemble d'instruments de mesure scientifique en argent comprenant un rapporteur,
un demi-pied de Roi et un compas de proportion en argent.
Les trois signés "Passemant au Louvre". XVIIIe siècle.

Des jouets optiques et décorations de table firent également partie de sa production, un exemple notable étant fourni à Louis XV en 1755.
La même année, Passemant présente les grands baromètres très sensibles qu'il a mis au point et en 1759 une version portative en spirale forme qu'il avait développée pour une utilisation en mer.

Il proposa, sans succès, de mécaniser les grands globes de Coronelli des collections royales.
En 1759, cependant, il reçut une commande du marquis de Marigny pour une paire de globes terrestre et céleste mécaniques de sa propre invention qui devinrent célèbre (Paris, Musée de l’Observatoire).

En 1759, il présent au roi de nouvelles formes de télescopes et selon une inscription sur un instrument survivant en 1760 il réalisa le premier télescope achromatique français suivant les idées de Dollond.
A la même époque, Passemant fait également connaître des innovations en matière d'horlogerie avec un régulateur à équation (1760), des montres à équation et de nouvelles formes de montres à répétition.

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Graphométre à quatre pinnules par "PASSEMANT au LOUVRE"

Suite à cette période féconde, le 16 juillet 1761, Passemant reçoit une pension de 1000 Livres par an de Louis XV.

En 1765, en association avec l'avocat Bellard, il développe des idées sur les moyens d'amener les navires sur la Seine jusqu'à Paris.

Passement meurt d’apoplexie à Paris le 6 novembre 1769. Le 5 décembre 1769, l’inventaire de ses biens au Vieux Louvre est dressé à la requête de Marie Louise Ollivier, sa veuve, en présence de Pierre Sue, adjoint de l'Académie royale de chirurgie et chirurgien ordinaire de la ville de Paris et de Marie Aubine Passemant, son épouse.

En janvier-février 1770, la veuve Passemant vend le fonds d’atelier à Antoine-Servais Nicollet, ouvrier, à François Ollivier, ingénieur, et Marie-Catherine-Eleonore Ollivier moyennant 2000 livres de pension et rente viagère, et 4400 livres pour toutes les marchandises et ouvrages finis ou non finis de mécanique, optique, astronomie et mathématiques, sauf une sphère et deux méridiens destinés au Marquis de Marigny, tous les outils et matières, le mobilier et les placards, armoires, teinture de papier, 3 dessins de pendules, cloisons, boiseries et usage de logement.

Sa veuve, Marie Louise Ollivier, testa en 1780, se remaria avec Antoine Solomé, marchand apothicaire épicier à Paris, auquel elle survécut également avant de mourir en 1819.

Le commerce d’objets scientifiques de Passemant fut donc poursuivi quelques années par Ollivier et Nicollet. Ils abandonnèrent cependant la production horlogère.
Sous le nom de Passemant, ils produisirent la quasi-totalité des baromètres et thermomètres à plaques de porcelaine commercialisés par le marchand-mercier Daguerre, devenus populaires suite à l'acquisition du premier exemplaire par Madame du Barry (New-York, MET), peut-être réalisé par Passemant lui-même dans la dernière année de sa vie.

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Nouvelles observations microscopiques par NEEDHAM (J.T.), 1750
planche pour la Description et usage du microscope de Passemant

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