samedi 19 novembre 2022

 

Jean-Louis Bouchet (1737-1792)
Horloger du roi à Bellevue


Compagnon de Pierre Gille l'Aîné et d'Antoine-Charles Caron, Jean-Louis Bouchet est reçu maître-horloger en 1762.
Il s'installe alors rue Montmartre puis rue Saint Denis à partir de 1766.
Nommé horloger du roi en 1769, il déménage à nouveau : en 1781 rue Meslée, en 1783 rue Saint-Martin puis en 1789 rue Salle-au-Comte.
Il fut marié Marie-Anne Marieset (morte avant 1777) dont il eut une fille, puis à Madeleine-Geneviève Pauquet (morte en 1793).

Jean-Louis Bouchet est connu pour ses horloges à complications à plusieurs cadrans.
A ce titre, il est cité dans Mémoires Secrets pour Servir à l'Histoire des Lettres, vol. XVIII, page 255, le 16 juin 1782 :
« Les amateurs de mécanique vont voir une pendule astronomique, tout à jours, exécuté par le Sieur Boucher (sic), Horloger du Roi ... »
Il apparaît ainsi être parmi les premiers horlogers à produire des horloges squelettes en France.

Il fournit à Louis XV un certain nombre de pièces complexes dont l'une avec des indications astronomiques était décrite comme une « horloge composée de différents mouvements ronds dans un boîtier de cristal, de sorte que les différents ressorts peuvent être vus ».
Elle est livrée en 1767 au château de Bellevue
, où Bouchet se voit confier l'entretien des pendules de la collection royale.
En 1768, il fournit des mouvements miniaturisés avec indications astronomiques pour une pendule en ivoire tournée par M. de Fontanieu pour le Roi.
Bouchet est également connu pour avoir réalisé une autre pendule à six cadrans et trois cercles tournants entre 1779 et 1781.
Il créa également des pendules plus classiques dont quatre furent fournies au Garde-Meuble.

Il s’approvisionne en boitiers de pendules auprès des ébénistes Adrien-Jérome Jollain, Balthazar Lieutaud, J-N. Clavelle et Jean Hauré, ou des bronziers Philippe Caffiéri et Osmond.
Ses cadrans sont signés de Joseph Coteau et Edme-Portail Barbichon et ses ressorts par Trabant.

Des œuvres de cet horloger sont conservées au Musée de L’Hermitage à Saint-Petersbourg et aux archives nationales à Paris.

Une belle pendule portant son nom passe en vente dans la collection Giscard D'estaing :

Jean-Louis Bouchet, Horloger du roi à Bellevue Pendul12
 
Pendule en bronze doré, ornée d'une nymphe allongée sur une dépouille de lion posée sur un rocher.
Cadran émail à quantièmes dans un tambourin signé « Bouchet Hger du Roy ».
Socle en marbre blanc à pieds toupie. Suspension à fil.
Fin du XVIIIe siècle. Hauteur : 40 cm - Largeur : 62 cm. Profondeur : 29 cm.

Probablement Jean Louis Bouchet, reçu maitre en 1762, horloger du roi pour le château de Bellevue.
Les collections de la Couronne britannique conservent une pendule comparable.
Une pendule identique, en marbre blanc, attribuée à Clodion, figurait sur la cheminée du salon des dames au château de Saint Cloud.

Provenance : vente, Paris, Hôtel Drouot, Mes Couturier et de Nicolaÿ, 9 décembre 1994, n° 112.

lundi 14 novembre 2022

Louis Marteau (mort en 1746)
Menuisier ordinaire des bâtiments du roi

Louis Marteau serait le fils d’un entrepreneur de menuiserie au service de la Couronne dès 1685.

Il fit un premier mariage en 1698 avec Marguerite Julliet (morte en 1712) dont il aura :
- Charles-Louis (1700-1734), architecte, entrepreneur des bâtiments du roi
- Louis-René (1701-1764), médecin, docteur régent de la faculté de Paris
- Nicolas Marteau, bourgeois de Paris

En février 1712, Il épouse en secondes noces Marie Anne Hérault (née en 1685),
fils de Charles Antoine Hérault (1644-1718), peintre du roi, et Marie Geneviève de Lens (vers 1655-avant 1718).
Ils auront pour enfants :
- Marie-Catherine (1713-1736), mariée en 1735 avec le sculpteur Jean Baptiste II Lemoyne
- Louis-François (1715-1808), peintre pastelliste et miniaturiste actif en Pologne.
- Marie-Catherine II (1722-1790), mariée en 1745 avec François Charles de Silvestre (1712-1780), peintre du roi
- Jean-Baptiste (mort en 1768), menuisier des bâtiments du roi

A la suite de son père, Louis Marteau est attaché au service des Bâtiments du roi à la fin du 17e siècle. Il obtint un logement au Louvre. Dans ces locaux prit naissance l’incendie qui consuma l’atelier de Boulle en 1720. A la suite, il s’établit rue du Chantre, près du Palais-Royal.

Entre 1699-1707, il travailla aux menuiseries de Versailles, Trianon, Marly, de la Muette et autres demeures royales.
Il est également l’auteur d’une partie des stalles et boiseries du chœur de Notre-Dame de Paris.
De 1706-1707, il est sur le chantier du château de Meudon.
En 1710, il travaille à la menuiserie de l'orgue de la chapelle royale de Versailles.
En 1722-1723, il travaille aux appartements intérieurs de Louis XV (bibliothèque) et de la reine (salle de bains) à Versailles.
Louis Marteau fut ensuite occupé aux travaux pour la Bibliothèque royale en collaboration avec le sculpteur Verberckt et le doreur Gobert.

Outre les menuiseries qui furent sa spécialité, il fit à l’occasion des ouvrages d’ébénisterie.
Les comptes mentionnent parmi ses fournitures un fauteuil de commodité en marqueterie et plusieurs meubles plaqués d’amarante.
En 1706, il exécuta une « armoire à tabac » pour Monseigneur au château de Meudon et livra au Garde-meuble des armoires richement moulurées pour le palais du Louvre.
En 1723, il livre, pour les cabinets intérieurs du roi, 4 armoires en bibliothèque plaquées de bois d’amarante, les bronzes dorés dus au sculpteur-fondeur Jacques Desjardins.
En 1734, il livre un bureau pour me duc d'Antin utilisé ensuite par Louis XV à Versailles (Versailles, musée).
Il décède rue de la Truanderie à Paris le 6 octobre 1746.
 
Mobilier du Cabinet d'angle ou Cabinet intérieur du Roi - Page 9 88-000152
Bureau plat
Marteau Louis (?-1
746), ébéniste

Historique
Commandé en 1734 par le duc d'Antin, directeur général des Bâtiments du roi ;
inventorié en 1740 dans le Cabinet à pans de Louis XV à Versailles ;
envoyé en 1742 à Choisy, placé dans la Bibliothèque du Roi ; mentionné dans la chambre du Dauphin en 1764, puis dans celle du comte de Provence ;
envoyé aux Tuileries en 1789, pour meubler la petite chambre du Roi ;
affecté à partir de 1793 au ministère des Finances


Son fils Jean-Baptiste Marteau, admis à la maîtrise, hérita du titre paternel d’entrepreneur des Bâtiments du Roi et travailla au château de Choisy. Il continua de résider rue du Chantre, où il mourut le 3 octobre 1768.
Comme son père, il se distingua dans la menuiserie d’art. Les Petites Affiches du 2 janvier 1766 signalaient « une belle bibliothèque en bois de chêne de Hollande faite par le sieur Marteau », à vendre après le décès de M. Henin, conseiller honoraire au parlement de Paris.

Sources :
Archives Nationales, minutier central des notaires
Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV
Les Artistes décorateurs du bois, Henri Vial
Les ébénistes du XVIIIe siècle, François de Salverte
Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales
Dictionnaire des sculpteurs de l’école française sous le regne de Louis XIV, Stanislas Lami

 

Louis Dauthiau (1713-1769)
Horloger du roi

Note biographique :

Louis Dauthiau est né en 1713. Il s'installe comme ouvrier libre à Paris en 1735.
En 1751, il est nommé horloger du roi et à ce titre, il était chargé de l'entretien des horloges royales à Versailles.
Bien qu'il n’ait pas été reçu maître horloger, un décret du 5 mars 1754 l'autorise à former des apprentis.
Il résida à l'Abbaye de Saint-Germain-Des-Prés et à partir du 28 novembre 1751 loue une boutique rue Sainte-Marthe.
Louis Dauthiau fut marié à Marie Anne Valton.
Dauthiau a collaboré avec Jean-Louis Bouchet pour ses montres.
Il a utilisé des caisses de pendule de Philippe Caffieri et J.J. de Saint-Germain.
Louis Dauthiau meurt en 1769.

Son chef-d'oeuvre

M. de Noisy - Rechercher 22-543233
Pendule astronomique de Louis XV
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

Louis Dauthiau fut choisit par l’ingénieur Passemant  pour créer son horloge astronomique.
Louis Dauthiau mit 12 ans pour créer le mouvement d’affichage de l'équation du temps, qui est décrite par Ferdinand Berthoud et citée dans l’Encyclopédie comme prouesse scientifique.

M. de Noisy - Rechercher 16-521907
L'encyclopédie - 1762
page 598, horlogerie,1ere section, 1ere suite de la planche 9 cotée P : équation de Dauthiau

L'horloge indique la date, le jour, le mois et l'année, l'heure, l'heure solaire moyenne, les phases de la lune, ainsi que le mouvement des planètes selon Copernic.
La pendule est présentée pour la première fois à l'Académie royale des sciences le 23 août 1749. Le 7 septembre 1750, le duc de Chaulnes la présente au roi Louis XV à Choisy qui l'acquiert alors. Le boîtier de bronze des Caffieri père et fils est achevé en 1753.
En janvier 1754, l'horloge astronomique est installée au château de Versailles à côté des autres horloges astronomiques du "Salon de la pendule".
Fier de son travail, il rédigera en 1756 un opuscule de 12 pages intitulé Description abrégée de la nouvelle pendule du Roi... placée... dans le cabinet ovale des appartements de Sa Majesté a Versailles. Paris, éditée chez C. A. Jombert.
 En dehors de la pendule de Versailles, les œuvres connues de cet horloger sont très rares, l’un d’elle datable en 1745 et 1749 passe en vente.
Une commande possible commande royale ?

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Important cartel avec console en bronze doré, verre bombé, cadran à chiffres bleus et noirs, entre lesquels sont appliquées de petites Fleurs de Lys, aiguilles gravées dorées.
Mouvement incurvé en bas avec échappement à verge, suspension à fil, répétition des quarts sur 2 cloches et disque de réveil central.
Console rocaille autour de la figure d'un dragon central entièrement sculpté.
Couronné par le Cupidon assis sur des nuages et tenant un arc et des flèches.
Bronze estampillé "c couronné".
Signé "Dauthiau AParis H.ger du Roy" sur le cadran et la platine.
H 49, avec console H 71,5, L 24, P 14 cm.


Provenance :
Collection J. Fremersdorf., Collection privée de Westphalie.
Littérature : Illustrée chez Tardy, La pendule française, t. I, Paris 1967, p. 189.
 
 
 

 

Louis & Pierre Falconet ou Falconnet,
menuisiers en siège


Sous ce nom (parfois orthographié Falconnet) et cette estampille, on retrouve le père et le fils sans pouvoir toujours distinguer leurs productions respectives.
Pierre Falconet, le père, né en 1683, est mentionné rue de Clery à l'enseigne "La Fidélité" de 1738 à 1750.
Louis Falconet, son fils, reçu maitre le 9 septembre 1743, lui succédera avant de mourir avant 1777.
Il produira des sièges Louis XV comme son père. Les quelques modèles transition et Louis XVI portant cette estampille peuvent lui être attribués.
Sa veuve, Catherine Geneviève Lingenieur, tutrice de leurs 4 enfants mineurs, maintiendra l'activité de l'atelier jusque 1782.

Il passe en vente une belle chaise portant cette estampille et une marque d'inventaire accosté de l'ancre de marine, présumé provenir du mobilier du duc de Penthièvre mais sans précision de château.
Ce siège de qualité et à châssis a-t-il pu meubler les appartements de l'hotel de Toulouse à Paris ?

CHAISE A CHÂSSIS D'EPOQUE LOUIS XV
ESTAMPILLE DE PIERRE FALCONET,
LIVRE POUR LE DUC DE PENTHIEVRE, MILIEU DU XVIIIE SIECLE


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En hêtre mouluré, sculpté et doré, le dossier à la reine violonné à décor de fleurs et feuilles d'acanthe, la ceinture centrée de roses, les pieds cambrés, estampillée FALCONET, avec une étiquette imprimée L. KRAMER / RUE TRONCHET avec une marque au fer des collections du Duc de Penthièvre à l'intérieur de la traverse arrière, garnie à châssis, couverture de velours bleu ; manques à la dorure
H.: 96 cm. (373⁄4 in.) ; L.: 54 cm. (211⁄4 in.) ; P.: 56 cm. (22 in.)
Louis Falconet, reçu maître en 1743

Le Mobilier National conserve également un beau fauteuil de cette estampille, assortie de 2 chaises. La notice du catalogue Sièges en société précise qu'ils étaient originellement à châssis, et les datent de 1755 avec une attribution à Louis Falconet.

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FAUTEUIL
Numéro d’inventaire : GMT-1237-006
Auteur : Louis FALCONET

Claude-Siméon Passemant (1702-1769)
Ingénieur du roi au Louvre

Note biographique :

Claude Siméon Passemant nait à Paris en 1702. Il est le fils d'un tailleur, Théodore Passemant, et de son épouse Marie-Madelaine Caple.

Il fait ses études au Collège Mazarin. La lecture de "L'Usage des globes célestes et terrestres" de Bion à l'âge de 14 ans, éveille son gout pour l'astronomie et les sciences et l'amène à construire son premier globe.

A la demande de ses parents, il prend cependant un poste de clerc d'avocat, premier pas vers une carrière qu'il abandonne rapidement.

Il s'essaie alors au commerce et il est reçu comme maître marchand-mercier et joaillier avant 1733.
Peu après cependant, il laisse la conduite de cette affaire à sa femme, Marie Louise Ollivier avec qui il s'est marié en 1733, afin de se concentrer sur les sciences.

Son intérêt encore d’amateur fut soutenu par l’astronome et géographe César-François Cassini et l’horloger Julien Le Roy qui l'encouragèrent à apprendre l'horlogerie et les arts optiques.

Il fut parmi les premiers français à produire des télescopes à réflexion, pour lesquels il obtint un privilège royal par l'intervention du comte de Maurepas.
En 1738, Il écrivit un traité détaillé sur leur construction qui connut un certain succès.

Claude-Siméon Passemant, Ingénieur du roi au Louvre 22860807220
Claude Siméon PASSEMANT
Construction d'un télescope par réflexion, de Mr. Newton,
ayant seize pouces de longueur & faisant l'effect d'une lunette de huit pieds.
Edité par Pierre Mortier, Amsterdam, 1741

En 1740, il envoya la description d'une nouvelle forme de quadrant à la Royal Society de Londres, et en 1746 il en présenta un développement, équipé d'un télescope à réflexion, à l'Académie des Sciences.

En 1749, l’horloge astronomique incorporant une sphère armillaire qu'il avait conçue et calculée et fait fabriquer par Louis Dauthiau est présentée à Louis XV.

Vers 1750, il réalise une série de microscope dont au moins deux livrés pour le roi Louis XV à Versailles et à la Muette. (Versailles, Musée, New-York, MET)

En 1751, il réalise une téléscope à réflexion de 6 pouces de focalisation pour le château royal de Bellevue et à peu près à la même époque un télescope à réflexion compact qui peut être démonté pour le transport dans une petite mallette spécialement conçue à cet effet.

En 1753, le roi le récompense en le nommant Ingénieur du Roi avec une pension de 1000 livres et un logement au Louvre.
Plusieurs autres horloges spectaculaires conçues par lui ont été produites dans les années suivantes dont la Pendule de la création du Monde présentée au roi à Trianon en 1754 (Louvre, dépôt de Versailles).

Il produisit également des montres à équation, des baromètres, un miroir ardent de 45 pouces de diamètre, des cadrans solaires, des instruments d'arpentage, des appareils physiques et des globes qu'il a fournis à l'Académie des sciences et à ses membres, à la cour et aux propriétaires de cabinets et de salons.

Claude-Siméon Passemant, Ingénieur du roi au Louvre Claude-Simeon-PASSEMANT-1702-1769-Ensemble-dinstruments-de-mesure-scientifique-en_1619936144_7974
Claude-Siméon PASSEMANT (1702-1769)
Ensemble d'instruments de mesure scientifique en argent comprenant un rapporteur,
un demi-pied de Roi et un compas de proportion en argent.
Les trois signés "Passemant au Louvre". XVIIIe siècle.

Des jouets optiques et décorations de table firent également partie de sa production, un exemple notable étant fourni à Louis XV en 1755.
La même année, Passemant présente les grands baromètres très sensibles qu'il a mis au point et en 1759 une version portative en spirale forme qu'il avait développée pour une utilisation en mer.

Il proposa, sans succès, de mécaniser les grands globes de Coronelli des collections royales.
En 1759, cependant, il reçut une commande du marquis de Marigny pour une paire de globes terrestre et céleste mécaniques de sa propre invention qui devinrent célèbre (Paris, Musée de l’Observatoire).

En 1759, il présent au roi de nouvelles formes de télescopes et selon une inscription sur un instrument survivant en 1760 il réalisa le premier télescope achromatique français suivant les idées de Dollond.
A la même époque, Passemant fait également connaître des innovations en matière d'horlogerie avec un régulateur à équation (1760), des montres à équation et de nouvelles formes de montres à répétition.

Claude-Siméon Passemant, Ingénieur du roi au Louvre 1448009943427484
Graphométre à quatre pinnules par "PASSEMANT au LOUVRE"

Suite à cette période féconde, le 16 juillet 1761, Passemant reçoit une pension de 1000 Livres par an de Louis XV.

En 1765, en association avec l'avocat Bellard, il développe des idées sur les moyens d'amener les navires sur la Seine jusqu'à Paris.

Passement meurt d’apoplexie à Paris le 6 novembre 1769. Le 5 décembre 1769, l’inventaire de ses biens au Vieux Louvre est dressé à la requête de Marie Louise Ollivier, sa veuve, en présence de Pierre Sue, adjoint de l'Académie royale de chirurgie et chirurgien ordinaire de la ville de Paris et de Marie Aubine Passemant, son épouse.

En janvier-février 1770, la veuve Passemant vend le fonds d’atelier à Antoine-Servais Nicollet, ouvrier, à François Ollivier, ingénieur, et Marie-Catherine-Eleonore Ollivier moyennant 2000 livres de pension et rente viagère, et 4400 livres pour toutes les marchandises et ouvrages finis ou non finis de mécanique, optique, astronomie et mathématiques, sauf une sphère et deux méridiens destinés au Marquis de Marigny, tous les outils et matières, le mobilier et les placards, armoires, teinture de papier, 3 dessins de pendules, cloisons, boiseries et usage de logement.

Sa veuve, Marie Louise Ollivier, testa en 1780, se remaria avec Antoine Solomé, marchand apothicaire épicier à Paris, auquel elle survécut également avant de mourir en 1819.

Le commerce d’objets scientifiques de Passemant fut donc poursuivi quelques années par Ollivier et Nicollet. Ils abandonnèrent cependant la production horlogère.
Sous le nom de Passemant, ils produisirent la quasi-totalité des baromètres et thermomètres à plaques de porcelaine commercialisés par le marchand-mercier Daguerre, devenus populaires suite à l'acquisition du premier exemplaire par Madame du Barry (New-York, MET), peut-être réalisé par Passemant lui-même dans la dernière année de sa vie.

Claude-Siméon Passemant, Ingénieur du roi au Louvre 22828194125_2
Nouvelles observations microscopiques par NEEDHAM (J.T.), 1750
planche pour la Description et usage du microscope de Passemant

lundi 5 avril 2021

Louis-François Chatard, Peintre-doreur en siège du Garde-meuble de la couronne

Louis-François Chatard (vers 1749-1819)
Peintre-doreur en siège du Garde-meuble de la couronne


Louis-François Chatard fut l'un des décorateurs préférés du Garde-Meuble sous Louis XVI, à la fois peintre-doreur en menuiserie, dessinateur et parfumeur.
Il est reçu maitre peintre doreur de l'académie St Luc en 1775.
Installé Faubourg Montmartre, son atelier perdura après la Révolution.
Il y est sous locataire du tapissier Claude François Capin, principal locataire de Jean Bournival rue Montmartre.
Il travaille pour le Garde-Meuble à partir de 1784 et devient fournisseur officiel du garde-Meuble de 1785 à 1789.
Son habileté et sa finesse de peintre-doreur lui valent d'importantes commandes royales,
notamment pour les palais de Versailles, Compiègne, Fontainebleau et Saint-Cloud, les châteaux de Montreuil et Bellevue ...
Il dore, peint, laque et participe à la conception des sièges de Boulard, Sené et de Tilliard.
Il livrera ensuite le garde-meuble impérial.

Bibliographie :
Louis-François Chatard et les peintres doreurs en sièges du Garde-Meuble de la Couronne sous Louis XVI, Sébastien Boudry, DEA, 2001.
Chatard, peintre doreur du Garde-Meuble,  Sébastein Boudry, L'Objet d'Art n° 387. Janvier 2004.

 

Joseph-Léonard Roque, Horloger du roi

 

Joseph-Léonard Roque ( ?- après 1789)
Horloger du roi

Joseph-Léonard Roque fut d’abord apprenti auprès du mécanicien Alexis Magny (1712-1723 après 1793) puis de l'ingénieur du roi Claude-Simon Passemant (1702-1769).
A ses côtés, il participa à l’élaboration des mouvements de la pendule "la Création du Monde" dite du « roi de Golconde » commandé par Dupleix, gouverneur de Pondichery et présentée à Louis XV en 1754, ainsi qu'une paire de globes terrestre et céleste tournants pour le marquis de Marigny, également présentés à sa Majesté en 1759 et envoyés au cabinet de physique du château de la Muette.

Joseph Leonard Roque, horloger du roi 13C-globe
Globe mouvant céleste du cabinet de physique au château de La Muette,
présentés par le marquis de Marigny, 1759.
Claude-Siméon Passemant (1702-1769) et Dauthiau (1730-1809).
Caffieri (bronzier).
© Observatoire de Paris

Il est reçu maître horloger le 31 juillet 1770. Il eut alors le titre d’horloger du roi et fut installé au Vieux Louvre grâce à Passemant. De 1772 à 1789, Il exercera Passage du saumon à Paris.
Après sa maîtrise, Roque se spécialisa dans la production de pendules, faisant appel pour les caisses aux plus grands bronziers et orfèvres tels que Jean-Joseph de Saint-Germain, François Vion, François Rémond, Jean-Louis Prieur, Jacques ou Philippe Caffieri,Nicolas Bonnet, Beaucourt ou François-Thomas Germain.
Il se fit entre autres une spécialité de luxueuses pendules à cercles tournants.

Joseph Leonard Roque, horloger du roi 83-000601
Pendule à cadran tournant
Prieur Jean-Louis, l'Ancien (bronzier)
Roque Joseph-Léonard (horloger)
Don Steinitz
Paris, musée du Louvre

Il compta parmi ses clients Louis XV, Louis XVI, Marie Antoinette, Mesdames Victoire et Adélaïde, le comte de Provence ainsi que de grands collectionneurs tels que le duc de Polignac, le marquis de Brunoy, Messieurs Beaujon et de Boulogne.
Au moins 4 pendules avec mouvements de cet horloger ornaient les appartements royaux et princiers à Versailles en 1787.
Malgré son illustre clientèle, Roque semble avoir fait faillite vers 1785-86, mais probablement grâce à la protection royale et sa nomination en tant que pensionnaire du Roi en 1786, il a continua à travailler jusqu'au début de la Révolution.

Son travail est aujourd’hui visible dans de grandes collections publiques dont le Musée du Louvre, de Versailles, des Tissus et des arts-décoratifs (Lyon), Paul Dupuy (Toulouse), Waddesdon Manor, l'Ermitage (Saint-Pétersbourg), la Collection Huntington (Californie), le Musée des Beaux-Arts (Copenhague) …