Au 18e siècle, le tabletier-peignier appartenait à une corporation indépendante de celle des menuisiers-ébénistes.
Il fabriquait des tabliers ou plateaux pour jouer aux échecs, aux dames, au tric-trac, et les pièces ou jetons nécessaires pour y jouer ainsi que des billes et boules de billard, des crucifix en buis et ivoire ce qui leur valut également le nom de "tailleurs d'images d'ivoire" ainsi que de nombreux objets usinés sur tour comme les bâtons ou cannes de marche, les montures de cannes, lunettes et lorgnettes, les tabatières et boites à savonnettes...
Ils étaient autoriser à utiliser l'ivoire et les bois durs comme le buis, l’ébène, le noyer, le merisier ou l'olivier...
Sous le nom générique de Olivier ou Ollivier, on trouve une famille d'artisans parisiens qui se succédèrent comme tabletiers du Roi pendant plus d’un siècle, de 1678 à 1785.
Attachés au service du Garde-meuble et des Menus-Plaisirs, ils livrèrent à la Cour des billards, des trou-madame, des tables à jouer, parfois en laque et en bois des Iles.
En 1678, le sieur Ollivier, tabletier, livrait à Versailles diverses fournitures, et à Saint-Germain-en Laye un trou-madame et plusieurs billards.
On retrouve trace de livraison à Versailles en 1725, ou le tabletier Olivier livre pour l'infante d'Espagne, fiancée du roi, 6 petites queues de billard en bois des Indes à masse d'ivoire, un bistoquet, 12 petites billes d'ivoire et la régle du jeu sur un tableau encadré de bois peint. Cet ensemble accompagnait le billard livré par le sieur Chardin (père du célèbre peintre).
Plus tard au château de Choisy sous Louis XV, le sieur Olivier, tabletier livrait " deux garnitures pour le jeu de brelan, composées chacune de 5 boîtes d'ivoire de différentes couleurs, une autre pour le jeu de quadrille..."
Ils travaillèrent également pour les marchands mercier comme Hébert, qui livra aussi la cour sous Louis XV.
L'un d'entre-eux, Étienne Olivier, exerçait rue des Arcis vers le milieu du règne de Louis XV.
Il a signé de l’inscription Olivier sculpsit un coffret en marqueterie que possède le musée de Cluny et qui renferme «l’estalon des mesures à l’huile» commandé en 1742 par la communauté des maîtres chandeliers-huiliers de Paris.
Parmi les tabletiers de ce nom, on retrouve :
entre 1666 et 1737, Barthélémy Ollivier, marchand et maître peignier tabletier, originaire de Picardie, époux de Antoinette Largillier puis de Suzanne Hadancourt et Suzanne Thiboust
entre 1697 et 1706, Julien Ollivier, maitre tabletier, créancier du conseiller au parlement Auguste de Harlay,
entre 1699 et 1732, Jean Olivier, maître peignier-tabletier, juré de sa communauté, installé rue des Arcis,
entre 1702 et 1731, Louis Ollivier, marchand et maître peignier tabletier à paris, époux de Marie Thérèse Lescombat,
en 1719, Louis Olivier, marchand peignier tabletier, père de François, compagnon tabletier, marié avec Marie-Jeanne Barbier,
entre 1731 et 1765, Julien Etienne Olivier, maître et marchand peignier tabletier,
entre 1758 et 1761, Louis-Alexandre Olivier, maître tabletier, rue aux ours à Paris, époux de Catherine Viel,
en 1772, Jean-Louis Olivier, maître tabletier décédé, époux de Marguerite Jacqueline Paris et père de Marguerite Jacqueline leur fille mineure.
L'Almanach du Commerce mentionne encore deux ébénistes du même nom, prénommés respectivement Pierre-François et Jean-François, qui résidaient, à l’époque du Directoire (1799), dans le voisinage l’un de l’autre, rue du Faubourg Saint-Antoine, nos 225 et 250.
Le premier se retira des affaires en 1807. Le second mourut en 1816.
Sources :
Les ébénistes du XVIIIe siècle, Salverte.
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers - Diderot & D'Alembert
Le mobilier francais du XIXe siècle, Ledoux-Lebard
Minutier central des notaires, Archives nationales
Versailles au temps de Louis XV, Alfred Marie, Jeanne Marie
mercredi 16 avril 2025
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