mercredi 9 avril 2025

Les Francastel, menuisiers de la chambre et des Menus-Plaisirs du roi.

Trois membres de cette famille d'artisans parisiens se succédèrent de 1751 à 1792 comme Menuisiers de la Chambre et des Menus-Plaisirs du Roi.

Jean-Baptiste Francastel (1725-1758)
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

Né en 1725, fils de Charles Francastel, entrepreneur de bâtiments rue Saint-Denis, ce menuisier fit enregistrer ses lettres de maîtrise le 26 juillet 1743.
il travaillait dans l’atelier paternel quand il épousa Claire-Élisabeth Pleney, fille de Antoine Pleney, menuisier de la Chambre du roi.
En 1751, il obtint la survivance des fonctions de son beau-père, qui lui céda son établissement rue Montmartre, près des boulevards. En exercice en 1756, Il mourut en 1758, âgé seulement de trente-trois ans laissant pour enfants : Charlotte Elizabeth, épouse de l'horloger Furet, Jean Baptiste Antoine, Jean Pierre, Charles Dominique et Jean Baptiste Nicolas.
Sa veuve le remplaça en qualité de « menuisière de la Chambre du Roi», aux gages annuels de 300 livres.
Chargée à ce titre des travaux que nécessitaient les fêtes et cérémonies de la Cour, elle fournissait aussi à l’occasion des sièges et couchettes, des meubles de commodité, des tables, buffets et armoires de chêne ou de hêtre dont 2 toilettes en beau bois de Hollande, à dessus brisé et à pieds pliants, qui lui furent commandées en 1770, pour servir durant le voyage de Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

Jean-Baptiste-Antoine Francastel (1749-1787) dit l’aîné
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

fils des précédents, né en 1749, il eut la survivance de l’office de menuisier de la Chambre du roi le 8 août 1751, puis la retenue définitive le 29 septembre 1759.
Il devint menuisier de la Chambre et des Menus-Plaisirs en succession de sa mère en 1770, qui lui transmit son fonds par acte notarié du 20 octobre 1771.
Marié à Sophie Elizabeth Lorphevre vers 1781, il demeurait rue du Faubourg Saint-Denis, n° 29, quand il mourut en septembre 1787.
Son livre journal (août 1777-août 1787), conservé aux archives nationales, donne le détail des travaux fournis et ainsi que les lieux d'exécution (Versailles, Trianon, Marly, Fontainebleau, Choisy-le-Roi, La Muette, Saint-Cloud, magasins de Paris et de Versailles…).
Certaines circonstances sont citées comme la naissance de Madame Royale en 1778, celle de Louis XVII en 1785, ou en tant que menuisier de la Chambre et des menus plaisirs du roi, il participe en réalisant des structures provisoires en bois pour les feux d’artifice par exemple..
Il a également fourni les cercueils de Madame Sophie décédée en 1782 ainsi que ceux des filles du comte d’Artois décédées l’année suivante.
En dehors de ces ouvrages de menuiserie, il exécuta des bordures de cadres pour le roi, et des pièces d’ameublement telles que lits, écrans et fauteuils sculptés.
En 1773, il fut également attaché à la maison du comte et de la comtesse d’Artois comme menuisier de la chambre pour lesquels il exécuta deux établis de tour dont l’un à guillocher et l’autre à pointer en acajou, une chaise en bois de noyer à dossier et divers accessoires de rangement pour leurs appartements de Versailles.
Parmi ces œuvres survivantes, on peut citer la menuiserie du grand baromètre de Louis XV et Louis XVI (1772-1776) sculpté par Jean-Joseph Lemaire et doré par Simon Mazière (Musée de Versailles).

[Jean] Pierre Francastel dit le jeune ou Francastel de Crépy
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

Frère du précédent, il fut reçu maître charpentier en 1778 et résida rue du Faubourg Montmartre à la Boule-Rouge avec son épouse Charlotte Margueris.
Il fut élève de l'architecte Hazon à l'académie royale d'architecture et associé sur plusieurs chantiers parisienne avec l'architecte Pierre-Adrien Paris.
Il hérita du titre de menuisier de la chambre du roi et des gages de son frère aîné à sa mort en 1787.
Il participa à l’installation de l’Assemblée des États Généraux et fournit des sièges pour les salles de la Noblesse et du Clergé.
Après la chute de la monarchie, au mois de septembre 1792, il entreprit, dans les jardins du Temple, des travaux destinés à prévenir une possible évasion de Louis XVI.
Il était encore attaché au service du Garde-meuble en 1794.

Sources : 
Les ébénistes du XVIIIEe siècle, Salverte
Versailles : histoire, dictionnaire & anthologie, Da Vinha-Masson
Almanach de la cour, Newton
Minutier central des notaire, Archives Nationales

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