lundi 5 avril 2021

Louis-François Chatard, Peintre-doreur en siège du Garde-meuble de la couronne

Louis-François Chatard (vers 1749-1819)
Peintre-doreur en siège du Garde-meuble de la couronne


Louis-François Chatard fut l'un des décorateurs préférés du Garde-Meuble sous Louis XVI, à la fois peintre-doreur en menuiserie, dessinateur et parfumeur.
Il est reçu maitre peintre doreur de l'académie St Luc en 1775.
Installé Faubourg Montmartre, son atelier perdura après la Révolution.
Il y est sous locataire du tapissier Claude François Capin, principal locataire de Jean Bournival rue Montmartre.
Il travaille pour le Garde-Meuble à partir de 1784 et devient fournisseur officiel du garde-Meuble de 1785 à 1789.
Son habileté et sa finesse de peintre-doreur lui valent d'importantes commandes royales,
notamment pour les palais de Versailles, Compiègne, Fontainebleau et Saint-Cloud, les châteaux de Montreuil et Bellevue ...
Il dore, peint, laque et participe à la conception des sièges de Boulard, Sené et de Tilliard.
Il livrera ensuite le garde-meuble impérial.

Bibliographie :
Louis-François Chatard et les peintres doreurs en sièges du Garde-Meuble de la Couronne sous Louis XVI, Sébastien Boudry, DEA, 2001.
Chatard, peintre doreur du Garde-Meuble,  Sébastein Boudry, L'Objet d'Art n° 387. Janvier 2004.

 

Joseph-Léonard Roque, Horloger du roi

 

Joseph-Léonard Roque ( ?- après 1789)
Horloger du roi

Joseph-Léonard Roque fut d’abord apprenti auprès du mécanicien Alexis Magny (1712-1723 après 1793) puis de l'ingénieur du roi Claude-Simon Passemant (1702-1769).
A ses côtés, il participa à l’élaboration des mouvements de la pendule "la Création du Monde" dite du « roi de Golconde » commandé par Dupleix, gouverneur de Pondichery et présentée à Louis XV en 1754, ainsi qu'une paire de globes terrestre et céleste tournants pour le marquis de Marigny, également présentés à sa Majesté en 1759 et envoyés au cabinet de physique du château de la Muette.

Joseph Leonard Roque, horloger du roi 13C-globe
Globe mouvant céleste du cabinet de physique au château de La Muette,
présentés par le marquis de Marigny, 1759.
Claude-Siméon Passemant (1702-1769) et Dauthiau (1730-1809).
Caffieri (bronzier).
© Observatoire de Paris

Il est reçu maître horloger le 31 juillet 1770. Il eut alors le titre d’horloger du roi et fut installé au Vieux Louvre grâce à Passemant. De 1772 à 1789, Il exercera Passage du saumon à Paris.
Après sa maîtrise, Roque se spécialisa dans la production de pendules, faisant appel pour les caisses aux plus grands bronziers et orfèvres tels que Jean-Joseph de Saint-Germain, François Vion, François Rémond, Jean-Louis Prieur, Jacques ou Philippe Caffieri,Nicolas Bonnet, Beaucourt ou François-Thomas Germain.
Il se fit entre autres une spécialité de luxueuses pendules à cercles tournants.

Joseph Leonard Roque, horloger du roi 83-000601
Pendule à cadran tournant
Prieur Jean-Louis, l'Ancien (bronzier)
Roque Joseph-Léonard (horloger)
Don Steinitz
Paris, musée du Louvre

Il compta parmi ses clients Louis XV, Louis XVI, Marie Antoinette, Mesdames Victoire et Adélaïde, le comte de Provence ainsi que de grands collectionneurs tels que le duc de Polignac, le marquis de Brunoy, Messieurs Beaujon et de Boulogne.
Au moins 4 pendules avec mouvements de cet horloger ornaient les appartements royaux et princiers à Versailles en 1787.
Malgré son illustre clientèle, Roque semble avoir fait faillite vers 1785-86, mais probablement grâce à la protection royale et sa nomination en tant que pensionnaire du Roi en 1786, il a continua à travailler jusqu'au début de la Révolution.

Son travail est aujourd’hui visible dans de grandes collections publiques dont le Musée du Louvre, de Versailles, des Tissus et des arts-décoratifs (Lyon), Paul Dupuy (Toulouse), Waddesdon Manor, l'Ermitage (Saint-Pétersbourg), la Collection Huntington (Californie), le Musée des Beaux-Arts (Copenhague) …

Claude François Capin, Tapissier ordinaire du Roi et Garde-Meuble

Claude François Capin (1727-1789)
Tapissier ordinaire du Roi et Garde-Meuble


Né en 1727 à Beauvais, il est petit-fils, fils et neveu de liciers de la manufacture royale de tapisserie de la ville, ou il sera lui même apprenti et prendra des cours de dessin sous la direction de Oudry.
Il est reçu maitre tapissier le 7 décembre 1751. Il épouse la même année Marie Reine Lecuyer.
Il reprend à Paris l’atelier de son maitre Collard, tapissier, rue coquillère, avant de s’installer rue du faubourg Montmartre.
Sa première commande royale est enregistrée en septembre 1763.
En 1784, Thierry de Ville d'Avray fait attribuer à Capin un logement et un atelier au premier étage du nouveau Garde-Meuble, rue royale.
En dehors des commandes officielles du garde-meuble, il travaille en privé pour Madame Adelaide, les ducs de Coigny et de la Vrilliere, l'intendant M. de Fontanieu, le comte d’Orsay et Grimod de la Reyniere.
Il meut le 23 janvier 1789.

Source : Les tapissiers ordinaires du roi (1666-1789), Xavier Bonnet, Versailles.

 

Jacques Bircklé, maitre ébéniste

Jacques Bircklé (1734-1803)
Maître en 1764

Jacques Bircklé débuta en tant qu'ouvrier libre avant d'acquérir sa maîtrise en 1764.
Il eut un atelier rue de Charenton puis rue Saint-Nicolas.

Il livre au garde-meuble entre 1785 et 1789 des meubles simples d'usage courant à des prix modestes notamment pour Marie Antoinette au château de Saint Cloud, pour Mme Elisabeth à Montreuil.
Il fut également fournisseur du duc d’Orléans, du marquis d’Aumont, de monsieur de Calonne, des princesses de Tingry et de Lamballe.
Ses fournitures pour la Couronne cessèrent en 1789, mais son atelier était encore en activité pendant et après la Révolution.

Sa production se caractérise alors par des meubles dans le style transition aux marqueteries néoclassiques sobres mais de belle qualité. Il emploie peu les bronzes dorés pour enrichir ses œuvres.

Œuvres conservées dans les Musées :
- Paris, Musée des Arts Décoratifs
- Paris, Musée Cognacq-Jay
- Paris, Petit Palais
- Versailles, Musée Lambinet
 
Sources :
Les ébénistes du XVIIIe siècle, leurs oeuvres et leurs marques - François de Salverte

 Le mobilier français du XVIIIème siècle. Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers -Pierre Kjellberg

Pierre Ladoireau ou Ladoyreau, fondeur, ciseleur, orfevre

Pierre Ladoireau ou Ladoyreau
(actif à partir de 1679-1716)


Fondeur ciseleur de la garde-robe du roi
Fondeur ordinaire du roi
Orfèvre de la garde-robe du roi
Orfèvre ordinaire du roi
Orfèvre ordinaire du duc d’Orléans

Bio express :
La naissance et la formation de Pierre Ladoireau ou Ladoyreau ne sont pas documentées.
Il fut marié (date inconnue) avec Anne Delgny-Dauzier (morte après 1719) dont il eut au moins 3 enfants : Louise, Louis, parti aux Grandes Indes, Philippe, marchand orfèvre du duc d'Orléans,
1679 : premières mentions dans les comptes des bâtiments du roi.
Il est pourvu de lettres de retenue de fondeur et ciseleur de la garde-robe du roi et apparait sous le titre de fondeur ordinaire du roi le 10 décembre à ce jusqu’en 1688.
Parmi ces travaux, sont cités la réalisation de consoles et de baguettes d'ornement de bronze doré pour les appartements du roi à Versailles.
1683 : il apparait sous le titre d’orfèvre de la garde-robe et ce jusqu’en 1688.
il reçoit des acomptes pour les trophées du salon de la guerre à Versailles (parfait paiement en 1702).
1686 : Il obtient l’autorisation de tenir boutique à Paris.
Entre 1701 et 1716, il est installé comme marchand orfèvre rue de Clery.
Il eut parmi ses clients hors de la cour, le duc de Luxembourg (1692), le comte de Tovianski polonais (1697). l’archevêque de Damas, nonce apostolique (1696).
1687 : il réalise la monture d'orfèvrerie de vases de pierres dures pour les collections du grand dauphin à Versailles (musée du Prado)
1699 : il travaille pour Monsieur, duc d’Orléans, frère du roi.
1700 : il travaille pour Madame, duchesse d’Orléans, et son fils le duc de Chartres.
Il réalisera entre autres un pot à bouillon d'argent pour le service du duc de Chartres (1701).
Il sera son orfèvre ordinaire quand il deviendra duc d’Orléans en 1701 puis régent en 1715.
1701-1702 : il fond, pour la galerie des glaces, les grands trophées de bronze d’après des modèles de Buirette et Lespingola.
1703 : Il travaille pour M. de Ferniol, ambassadeur à Constantinople, pour lequel il réalisera un sceau d’argent et une girandole (1705).
Il travaille probablement à la confection de colonnettes et de pieds des globes de Coronelli.
1704 : il livre les grands trophées du salon de la paix.
1713 : il réalise les bronzes d’ornement du miroir de toilette de la duchesse de Berry livré par le miroitier Alexis Delaroue.
1716 : décès le 28 octobre.

Sources et bibliographie :
Archives nationales, minutier central des notaires
Archives Nationales, papiers de la maison du roi
Jacques Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries, The reign of Louis XIV,
Christian Baulez et Alexandre Maral, Les trophées en bronze doré de Pierre Ladoyreau», La Revue des musées de France, Revue du Louvre, 2007/3.
Les collections royales d'objets d'art de François Ier à la Révolution, Stéphane Castelluccio · 2002
Les orfèvres et l'orfèvrerie de Paris au XVIIe siècle: Michèle Bimbenet-Privat · 2002
Le garde-meuble de la couronne et ses intendants du XVIe au XVIIe siècle, Stéphane Castelluccio · 2004
Les globes de Coronelli, Hélène Richard · 2006
Site famillesparisiennes.org

 

Martin Étienne Lhermite, maitre ebeniste

 

Martin Étienne Lhermite (vers 1730-vers 1765)
recu maitre en 1753

né vers 1730, Il était fils de Jean-Baptiste Lhermite, maître menuisier en carrosses, et de Louise Bondegrain, et le frère de Joseph, Jean-Baptiste-Simon et Nicolas-René, également maîtres menuisiers en carrosses.
De son mariage en 1752 avec Jeanne-Pierre Vanrisenburgh, fille de Bernard Vanrisenburgh II, Martin-Etienne Lhermite aura trois filles.

Il est reçu maitre le 22 aout 1753.
Installé rue de Charenton, vis-à-vis le couvent des Dames anglaises, cet ébéniste a laissé des meubles d’époque Louis XV, dits de style rocaille, de belle facture aux marqueteries géométriques ou florales soignées.
Il fut sous-traitant du marchand ébéniste Migeon qui estampilla certainement une partie de sa production.
En 1757, il prenait en apprentissage Jacques-Guillaume Gallerand pour 6 ans, fils de Nicolas Gallerand, bourgeois de Paris.
Martin Étienne Lhermite mourut jeune vers 1765.

Après son décès, une partie des meubles restés dans son atelier furent achevés, parfois même estampillés par Bernard Van Risen Burgh.

son estampille
Martin Etienne Lhermite, ébéniste, fournisseur du GM ? Lhermite


Il pourrait avoir livré la Couronne et en particulier des encoignures à la Manufacture royale de Sèvres après 1756.

Martin Etienne Lhermite, ébéniste, fournisseur du GM ? SARASA%2F2005%2FSCAN08%2Fgme-9342-001_4612-image(330x_)
encoignure portant mention de M. Boileau directeur de la manufacture de Sèvres
(Mobilier National)


Des meubles de cet ébéniste sont conservées au Mobilier National, à Carnavalet et aux Arts décoratifs.

 

sources :
Archives Nationales - Minutier central des notaires
Les ébénistes du XVIIIe siècle, leurs oeuvres et leurs marques - François de Salverte
 
Le mobilier français du XVIIIème siècle. Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers -Pierre Kjellberg

mercredi 17 mars 2021

Jean Noel Turpin, maitre fondeur doreur

 

Jean Noel Turpin (vers 1743-après 1792)
reçu maitre fondeur le 20 mai 1773.

Peut-être était-il petit-fils et fils de fondeur-doreur, en effet, on trouve plusieurs membres de cette famille actifs à Paris à la fin du règne de Louis XIV et sous la Régence, avec notamment les frères Jerome, Etienne et Guillaume Turpin.

Jean Noel Turpin, installé faubourg Saint Antoine, est renommé pour ses bronzes dorés destinés aux meubles d’ébénistes comme Bury, Jacot, Topino, Ratié, et de bronzes d’ornement (chenet, pendule, candélabre ou applique)

Il est inscrit au devis de Hauré pour les chenets aux enfants se chauffant livrés le 27 janvier 1786 pour le salon des Nobles de la Reine à Versailles.

Il signa également une pendule au thème de « Hercule et Omphale » et une garniture d’autel destinée à l'abbaye d'Igny en 1789.

En 1787, il apparait parmi les créanciers de Gouthière, ainsi que comme syndic-adjoint de la corporation des doreurs-damasquineurs.

Il est encore cité en activité en 1792 :  « Joseph Noël Turpin, fondeur, 49 ans, rue du Fauxbourg Sc Antoine, no 18 . »

Etienne Turpin (mort en 1730), maître ciseleur fondeur et marchand qui eut plusieurs adresses à Paris : rue Poissonnière (1712-1714). rue saint Etienne (1716_1717), rue Saint-Sauveur (1717-1726), rue Guérin Boisseau (1729), rue des Martyrs (1730),  

Sa première épouse Marie Magdelaine Perron morte en 1710, sa seconde épouse, Louise Drobois, morte le 4 mai 1742 rue Saint Marc.

Son modèle à succès :

Paire de Chenets en bronze ciselé et doré à décors d'amours et de vases flammés,
époque Louis XVI
Feu du modèle acheté par Hauré à Turpin, fondeur " à l'entrée du fbg S.-Antoine "

Le modèle, unique œuvre assurée actuellement parmi la production de Turpin, semble avoir été inspiré par les dessins de l’ornemaniste Jean-François Forty (actif 1775-90).
Des versions similaires de ce modèle ont été produites de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle par différents fondeurs.
D’autres exemplaires attribués à Turpin sont conservés au Getty Museum à Malibu ou au Musée Camondo à Paris.

Sources :
Archives Nationales, minutier central des notaires
l’Almanach des Monnaies - 1787
l’Almanach National - 1792
L'art du meuble à Paris au XVIIIe siècle, Pierre Verlet
Les Bronzes dorés français du 18e siècle, Pierre Verlet
Sites des Collections du château de Versailles, Getty Museum
Site famillesparisiennes.org