vendredi 20 novembre 2009

La Manufacture de la Savonnerie

La Manufacture de la Savonnerie

Historique :

Le XVII siècle

L'histoire du tapis en France débute avec la fondation, par Henri IV, de la manufacture de tapis " façon de Perse et Levant " établie dans les galeries du Louvre et dirigée par Pierre Dupont (1560-1640).
Le sieur Dupont avait effectué un voyage en Turquie et ramené en France la technique du point noué, permettant de tisser « des tapis veloutés façon du Levant ».

Un autre lissier, Simon Lourdet (vers 1590-1667), apprenti de Dupont, fonda à son tour 1627 une manufacture de tapis par privilège royal de Louis XIII.
Ce nouvel atelier s’installa sur le site d’une ancienne manufacture de savon ou « savonnerie » au pied de la colline de Chaillot, à l emplacement de l’actuel du Palais de Tokyo à Paris.
Cette ancienne manufacture avait été transformée en orphelinat par Marie de Médicis. Les orphelins devinrent alors pour notre entrepreneur une main d'œuvre bon marché.

La production de tapis fut donc divisée en deux ateliers distincts, dirigés chacun par les descendants des fondateurs :
Louis puis Bertrand Dupont d’une part dans les galeries du Louvre, Philippe Lourdet, sa veuve Jeanne Haffrey puis leur fils, à Chaillot d’autre part.

En 1663, Colbert réorganise la Savonnerie. Il la place, comme les Gobelins, sous la direction artistique de Charles Le Brun, premier peintre de Louis XIV.

La manufacture connaît alors une période d’intense activité. Sa production, exclusivement réservée au roi, sert à des présents diplomatiques et à l'ameublement des résidences royales.
A partir de 1665, 13 tapis seront été mis sur métier pour la Galerie d'Apollon au Louvre.
En 1671, les ateliers sont réunis dans la manufacture de Chaillot.

Ensuite, de 1670 à 1685, la plus importante commande de la Manufacture sera le tissage des 93 tapis pour la grande Galerie du Louvre, chaque pièce mesurant 9 mètres de long environ.
Viendront ensuite les tapis pour Versailles dont les deux grands tapis pour la galerie des Glaces (disparus).
Ces ensembles sont représentatifs de l'art de la Savonnerie sous Louis XIV et du style de Charles Le Brun à la tête des manufactures royales.

Malgré cela, la concurrence avec les Gobelins et la nouvelle manufacture royale de Beauvais, ainsi que les restrictions financières de la fin du règne, plongèrent durablement la manufacture dans un période de difficultés financières. Les commandes se firent rares. Cette situation précaire perdura au début du XVIIIe siècle.

La manufacture de L'Hôtel des Invalides :

Au 17e siècle, il a existé à Paris une autre manufacture de point noué dont l'histoire est à écrire mais dont certains éléments ont été identifiés.
Il s'agit de la Manufacture de l'hôtel des Invalides à Paris ayant produit entre1678 et 1684 (?).
Y faisait-on travailler les militaires malades et leurs familles à défaut des orphelins ?

Un ensemble de cette manufacture a été identifié. Il est réalisé d'après les cartons de Claude Huilliot (vers 1632-1702), peintre du roi, renommé pour ses natures mortes.

Cet ensemble est actuellement réparti dans les collections nationales :
- 2 Entrefenêtre à trophée d'armes et à la devise de Louis XIV exécutées pour la salle du Conseil de l'hôtel des Invalides (Louvre, Don François-Gérard Seligmann, 2000)
- Une tapisserie à trophée et armes royales (Musée Camondo, Paris)
- Une tapisserie à trophée et armes royales (Musée villa Ephrussi, Saint Jean Cap Ferrat)

Le XVIIIe siècle

En 1708, le duc d’Antin écrit dans un rapport à Louis XIV : « cette belle manufacture est sur le point de sa chutte » ajoutant qu’il fallait s’engager à la soutenir.
En réponse, il obtient en 1709, la commande de l’important ensemble de tapis de la chapelle de Versailles, dernier chantier du roi Soleil.
Les dessins de cette commande seront l’œuvre de Jean-Baptiste Blin de Fontenay père (1653-1715).

La Régence arrétera cette commande. A cette époque, les commandes serontrares et la Savonnerie exécutera diverses commandes privées.
Parmi celles-ci sont enregistrés les noms des familles d'Orléans, de La Rochefoucauld et de Mérode-Czernin.

Pour relancer sa production, la manufacture royale se diversifiera, à la même époque, dans la production de paravents, portières et garniture de meubles et de sièges (lits, chaises et fauteuils, tabourets et pliants, bancs et canapés).
Ces productions, appréciées pour leur solidité, furent essentiellement réservés aux meubles d’antichambre ou de galerie puis de salle à manger.

On relève enfin un dernier type de production. Il s’agit de la reproduction de tableaux en tapisseries.
Il s’agit le plus souvent des « chefs d’œuvres de maitrise », présentés à la fin de l’apprentissage des lissiers de la manufacture, comme cela se faisait à la manufacture des Gobelins.
Cependant des répliques des portraits royaux ou princiers pouvaient être commandées à la manufacture.

En 1714, le seul Bertrand Dupont dirige les deux ateliers. Son neveu par alliance, Jacques Noinville, sera régisseur de la manufacture de 1720 à 1742.
Louis XV y passa de nombreuses commandes, telle que les tapis pour la chambre du Roi (1728) et la chambre de la Reine (1730) à Versailles, celui de la Chapelle de la Trinité à Fontainebleau (1737).

Au 18e siècle, les plus beaux modèle de tapis sont du aux talents des dessinateurs Pierre-Josse Perrot (1700-1750) ou Jean-Baptiste Blin de Fontenay fils (1688-1730).
Les cartons de paravents et portières seront fournis des peintres comme Jean Baptiste Oudry (1686-1755), François Desportes (1661-1743) ou Alexandre-François Desportes (1719-1784).

Ils seront retissés jusque que sous Louis XVI mais à l’époque de ce monarque, les garnitures en savonnerie sont passées de mode au profit de simpes velours.
Le garde-meuble s’approvisionne en tapis également auprès des manufactures de Beauvais ou d’Aubusson, réduisant encore le rôle de la savonnerie
Face à cette concurrence, la manufacture s’ést ouverte à la clientèle privée probablement dans les années 1760.

Nommé dessinateur de la manufacture de tapis de la savonnerie, le peintre de fleurs Michel-Bruno Bellangé ou Bellengé (1726-1793) donna de nouveau cartons sous Louis XVI.
Il eut le quasi-monopole des dessins de la Savonnerie. Il créa un style floral très personnel et fournit de nombreux modèles pour les appartements royaux dont ceux de Marie Antoinette à Fontainebleau ou Versailles.
Il fut imité par la manufacture de Beauvais.

L’architecte et décorateur du comte d’Artois, François-Joseph Belanger (1744-1818), donna également des cartons.
Il travailla par exemple à des modèles pour la duchesse de Mazarin (dessin au MET, New-York)

De 1743 à 1826, trois membres de la famille Duvivier se succéderont à la tête de la manufacture :
Pierre-Charles (1743-1773), Nicolas-Cyprien (1774-1807), et Ange-Pierre (1807-1826).
Peu avant la mort du dernier Duvivier, en 1825, la manufacture sera regroupée avec celle des Gobelins à Paris.

Bibliographie
Louis Braquenié et J. Magnac, La manufacture de la Savonnerie du Quai de Chaillot, Paris, 1924
Madeleine Jarry, The Carpets of the Manufacture de la Savonnerie, Leigh-on-Sea, F. Lewis, 1966
Pierre Verlet, Savonnerie, The James A. De Rothschild Collection at Waddesdon Manor, London, 1982
Jean Vittet, Tapis de la Savonnerie pour la chapelle royale de Versailles, 2006

La Manufacture des Gobelins

La Manufacture des Gobelins

Le lieu dit des Gobelins à Paris avait été occupé vers 1443 par un dénommé Jehan Gobelin, originaire de Champagne près de Reims.
Sur les bords de la Bièvre, il fonde au milieu du XVe siècle un atelier de teinture célèbre pour ses rouges.
L'intéressé et ses descendants parviennent à une telle notoriété que les Gobelins désignent, au XVIe siècle, tout un quartier situé autour du bourg Saint-Marcel.

Dès 1601, sous l'impulsion de Barthélemy de Laffemas, contrôleur général du Commerce de Henri IV, deux lissiers venus des Flandres, Jean de la Planche et Marc de Comans, s'installent à cet emplacement.

En 1662, l'entreprise devient officiellement la Manufacture Royale des Gobelins, grâce à Colbert qui réussit à convaincre Louis XIV de l’intérêt d’une telle manufacture :
Limiter les importations de tapisseries des Flandres, celles de Bruxelles en particulier.
Charles Le Brun, premier peintre du roi en 1664, est chargé de la diriger.

En novembre 1667, un édit royal fixe les grands principes d'organisation de cet établissement qui dès lors ne s'occupe plus uniquement de tapisserie : ébénisterie, fonderie et orfèvrerie comptent parmi les disciplines représentées.
Colbert y regroupe les autres ateliers de lissiers dépendant de la couronne (Louvre) et celui créé à Maincy par Fouquet. .
La Manufacture des Gobelins s'intègre alors dans l'ensemble de la Manufacture royale des meubles de la Couronne.

Les Gobelins ont survécu depuis à de nombreuses secousses souvent liées à l'Histoire :
Avatars financiers, changements de direction et des régimes politiques, incendie des bâtiments, etc.
Depuis 1937, Les Gobelins dépendent de l'administration du Mobilier National, héritier du fonds des anciens garde-meubles royaux et impériaux.
La manufacture continuent de fournir l’Etat avec des créations d’artistes contemporains.

Récemment, le Mobilier National a réouvert une galerie d’exposition ou elle présente par roulement son fonds ancien de tapisserie ou les œuvres récentes tombés des métiers.

L'Administration de la manufacture du XVIIe au XVIIIe siècle :

Sous l'ancien régime, de la fondation de la manufacture, en 1662, à la révolution française, les Gobelins restèrent soumis à l'administration des Surintendants et directeurs des bâtiments du roi.

Ce furent successivement :
De 1662 à 1683, Jean-Baptiste Colbert
De 1683 à 1691, François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois
De 1691 à 1699, Edouard Colbert, marquis de Villacerf de Payens (Colbert de Villacerf)
De 1699 à 1708, Jules Hardouin Mansart
De 1708 à 1736, Louis de Pardaillan de Gondrin, duc D'Antin
De 1735 à 1745, Philibert Orry
De 1745 à 1751, Charles François Le Normant de Tournehem
De 1751 à 1773, Abel Françpos Poisson, marquis de Marigny
De 1773 à 1774, Joseph Marie, Abbé Terray
De 1774 à 1793, Claude de la Billarderie, comte d'Angiviller

La charge des surintendants ou directeurs et ordonnateurs des bâtiments du roi disparut en 1793 lorsque le comte d'Angiviller émigra.

Les Directeur et administrateurs de la manufacture :

De 1662 à 1690, Charles Le Brun
De 1690 à 1695, Pierre Mignard
De 1699 à 1735, Robert de Cotte
De 1735 à 1747, Jules Robert de Cotte
De 1747 à 1755, Garnier de l'Isle
De 1755 à 1781, Jacques Germain Soufflot
De 1781 à 1789, Jean Baptiste Marie Pierre
De 1789 à 1792, Charles A. Guillaumot
De 1792 à 1793, Jean Audran

Les Directeurs artistiques :

De 1699 à 1735, Robert de Cotte
De 1731 à 1735, Jean Baptiste Oudry
De 1753 à 1770, François Boucher
De 1771 à 1775, Noël Hallé

Les Chefs d'ateliers de la manufacture des Gobelins :

Jean Jans, 1662-1731
De la Croix, 1663-1714
Jean Le Féline, père, 1663-1699
JB Mozin, 1663-1693
J de la Fraye, 1693-1730
Jean Sauet, 1693-1724
Le Fevre, fils, 1699-1749
EC Le Blond, 1701-1752
LO De La Tour, 1703-1734
M Monmerqué, 1730-1749
M et J Audran, 1733-1792
PF Cozette, 1736-1801
J Neilson, 1749-1788
MH Cozette, 1788-1792

La Liste des tentures tissées aux Gobelins sous l'ancien régime (1662-1794) :

De 1662 à 1699 :
PORTIERES DES RENOMMEES, d'après Charles Le Brun
PORTIERE DE MARS, d'après Charles Le Brun
PORTIERE DU CHAR DE TRIOMPHE, d'après Charles Le Brun
PORTIERE DE LA LICORNE, d'après Charles Le brun
SOUBASSEMENTS, d'après Charles Le Brun
VERDURE DES GOBELINS, d'après Charles Le Bun
L'HISTOIRE DE CONSTANTIN, d'après Charles Le Brun
L'HISTOIRE DE MELEAGRE (6 pièces, 2 entrefenêtres), d'après Charles Le Brun
L'HISTOIRE DE MOÏSE (8 pièces), d'après Nicolas Poussin
LES MUSES(10 pièces), d'après Charles Le brun
FESTONS ET RINCEAUX, d'après Charles Le brun
LES ACTES DES APOTRES, d'après Raphaël
LES ELEMENTS (4 pièces) , d'après Charles Le Brun
LES SAISONS (4 pièces), d'après Charles Le Brun
LES ENFANTS JARDINIERS (6 pièces), d'après Charles Le Brun
L'HISTOIRE DU ROI (14 pièces), d'après Charles Le brun
LES MOIS OU LES MAISONS ROYALES (12 pièces, 8 entrefenêtres), d'après Charles Le Brun
L'HISTOIRE D'ALEXANDRE (11 pièces), d'après Charles le Brun
L'HISTOIRE DE MOÏSE (2 pièces), d'après Charles Le Brun
LES CHAMBRES DU VATICAN (10 pièces), d'après Raphaël
LES TRIOMPHES DES DIEUX (8 pièces), d'après Noël Coypel
LES SUJETS DE LA FABLE (8 pièces), d'après Jules Romain
LES SUJETS DE LA FABLE (8 pièces), d'après Raphaël
LES FRUITS DE LA GUERRE OU FRUCTUS BELLI (10 pièces) d'après Jules Romain
L'HISTOIRE DE SCIPION (10 pièces), d'après Jules Romain
LES CHASSES DE L'EMPEREUR MAXIMILIEN (12 pièces) d'après Bernard Van Orlay
LES MOIS ARABESQUES (12 pièces), d'après Raphaël
LES MOIS LUCAS (12 pièces), d'après Lucas de Leyde
LES INDES (8 pièces), d'après Albert Eckout et Franz Post
LA GALERIE DE SAINT-CLOUD (6 pièces), d'après Pierre Mignard

De 1699 à 1736 :
LES PORTIERES DES DIEUX (8 pièces, les éléments et les saisons), d'après Claude III Audran
ENTREFENETRES DES TERMES, d'après Le Brun
LES DOUZE MOIS GROTESQUES PAR BANDES, d'après Claude III Audran
L'ANCIEN TESTAMENT (8 pièces), d'après Charles Antoine Coypel
LE NOUVEAU TESTAMENT, d'après Jean Jouvenet et Restout
LA TENTURE DES METAMORPHOSES (15 pièces), d'après différents peintres du roi
LA TENTURE DES CHANCELLERIES, d'après Claude III Audran
L'HISTOIRE DE DON QUICHOTTE, (28 pièces), d'après Charles Antoine Coypel
DAPHNIS ET CHLOE (4 pièces), d'après les peintures du régent, Philippe d'Orléans et Coypel
L'ILLIADE (5 pièces) , d'après Charles Antoine Coypel
NOUVELLE PORTIERE DE DIANE, d'après Pierre Josse Perrot
NOUVELLE PORTIERE AUX ARMES DE FRANCE, d'après Pierre Josse Perrot
L'AMBASSADE TURQUE (2 pièces), d'après Charles Parrocel
LES FRAGMENTS D'OPERA, d'après Charles Antoine Coypel
LES CHASSES DE LOUIS XV (8 pièces), d'après Jean Baptiste Oudry

De 1736 à 1794 :
L'HISTOIRE D'ESTHER (7 pièces), d'après Jean François de Troy
LES NOUVELLES INDES (8 pièces), d'après François Desportes
DAPHNIS ET CHLOE, d'après Etienne Jaurat
TENTURES DES ARTS (2 pièces), d'après Jean Restout
L'HISTOIRE DE MARC ANTOINE (3 pièces), d'après Charles Natoire
L'HISTOIRE DE JASON (7 pièces), d'après Jean François de Troy
L'HISTOIRE DE THESEE (1 pièces), d'après Carle Van Loo
SCENES D'OPERA, DE TRAGEDIE ET DE COMEDIE, d'après Charles Antoine Coypel
LES FETES DE VILLAGES, d'après Etienne Jaurat
LE LEVER ET LE COUCHER DU SOLEIL, d'après François Boucher
LES AMOURS DE DIEUX, (21 pièces) d'après différents peintres du roi
LES TENTURES de François Boucher
NOUVELLE TENTURE DES ELEMENTS, d'après Maurice Jacques
PORTRAITS DU ROI ET DE LA FAMILLE ROYALE, d'après différents peintres
LE COSTUME TURC (4 pièces), d'après Amédée Van Loo
L'HISTOIRE D'HENRI IV (5 pièces), d'après FA Vincent
LES SAISONS (5 pièces), d'après A Callet
L'HISTOIRE DE FRANCE (9 pièces), d'après différents peintres du roi

jeudi 19 novembre 2009

Aubertin Gaudron (actif vers 1670-1713)

Bonjour, Je commencerai mes posts par un travail que j'ai déjà réalisé sur un forum consacré à Versailles : http://versailles.forumculture.net/index.htm

Sur ce forum, j'ai déjà publié des biographies de menuisiers et ébénistes ayant livré la cour de France. Elles me serviront de base pour débuter le blog qui s'enrichira de nouvelles notices biographiques sur ces artisans.

Je commence avec Aubertin Gaudron (actif vers 1670-1713)

Qualifié de maître-menuisier en ébène, Aubertin Gaudron (ou Gauderon) fut l’un des principaux fournisseur du garde-meuble royal français entre 1687 et 1713.
Il réalise de nombreux meubles dont une grande armoire pour l'antichambre du roi à Marly, l'estrade de la chambre de la Dauphine, le mobilier du Duc de Bourgogne...
Il fut également le fournisseur de Monseigneur de Béthune, du Prince de Condé, du duc de Chartres and du duc d'Anjou.

Il disposait d’un atelier rue saint Honoré à Paris.
Aucune œuvre n’est aujourd’hui formellement identifiée comme d’origine royale même ni le style de l’ébéniste tend à être mieux cerné.
Il aurait signé ses œuvres de ses initiales AG, marque retrouvée sur plusieurs meubles d’époque Louis XIV.

Il travailla les mêmes matières et dans un style proche de son confère Charles André Boulle :
marqueterie de bois précieux ou de métal.

Il livra ainsi une paire de bureaux au Garde-Meuble royal le 16 Novembre 1688.
Destinés à l’appartement de Madame de Maintenon à Versailles, ils sont décrit comme :

-« deux bureaux de marqueterie de bois à fleurs de rapport ayant chacun sept tiroirs et une armoire dans le milieu fermant à clef dont les entrées des serrures sont de bronze doré, au dessus est representé un vase pleins de fleurs posé sur une table d'attente aux oiseaux et papillons portez par 8 piliers en termes avec bazes det boulles dorées, les bureaux ont chacun 3 pieds 10 pouces de long 28 pouces de large sur 29 pouces de hauteur »

Un bureau très proche de cette description est conservé au musée de Stockholm en Suède.

D’autres artisans nommée Gaudron sont connus pour avoir produit des horloges et pendules :
- Antoine Gaudron (vers 1640-1714) reçu maitre horloger à Saint-Germain-des-Prés entre 1660-1665 puis à Paris en 1675
- Pierre Gaudron (mort en 1745) reçu maître horloger en 1695 et fut l’horloger du duc d'Orléans.

Sources :
Les ébénistes français de louis XIV a la révolution, Alexandre Pradére, Le Chêne
Le Mobilier français du XVIIIe siècle : Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Pierre Kjellberg, Edition de l’amateur

Bibliographie :
Les Gaudron, ébéniste du temps de Louis XIV, Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, Numéro 6841-2000.