Son fils Antoine se forma aux principes de base des mécanismes de la grosse horlogerie dans l’atelier paternel ou il acquiert des connaissances pratiques qui lui donnèrent le gout de la petite mécanique de précision liée à l’horlogerie.
Vers 1700, il se rend à Paris où il fera son apprentissage qui durera jusque 1715.
Aux alentours de 1718, il commence son ascension professionnelle et approfondit ses recherches sur l’horlogerie.
Il fit alors partie de l'entourage de Henry Sully, horloger anglais protégé du duc d’Orléans et fondateur de la manufacture d'horlogerie de Versailles.

Régulateur de parquet vers 1730
Mouvement signé Thiout l'ainé Paris
Antoine Thiout est reçu maître horloger le 18 février 1724 probablement par privilège de l’Hôpital de la Trinité.
Il est ensuite Garde-Visiteur de la corporation des horlogers de 1742 à 1745 puis Horloger de la Reine Douairière d’Espagne et enfin Horloger Ordinaire du Duc d’Orléans en 1751 ou 1752.
A ce poste, il fournissait montres et pendules à la famille des Orléans et était également chargé de leurs remontages et entretiens dans leurs différentes demeures ou logements à la cour.

Régulateur de parquet vers 1740-1745
Mouvement de Thiout l'ainé Paris
caisse restaurée par Conrad Mauter vers 1780
Il s'établit d'abord dans l'Enclos de la Trinité, puis Rue du Four et enfin Quai Pelletier.
Pour se distinguer de ses fils également horlogers ou peut-être de son frère [?] Nicolas Thiout, reçu maître horloger en 1733, Antoine signait souvent ses œuvres "Thiout l'aîné".
De son premier mariage avec Nicole Madeleine Le Baigue ou Lebégue (morte en 1751), fille de François, horloger, il eut deux fils, Charles reçu maître horloger en 1746 comme fils de maître, Nicolas reçu maître en 1755 idem, et une fille Marie Madeleine, épouse de l'horloger Thomas François Delagarde.
Il épousa en secondes noces Marie-Claude Benoist (morte le 22 septembre 1767).

Cartel en bronze doré vers 1750
cadran signé Thiout l'Ainé à Paris
Deutsches Uhrenmuseum. Furtwangen
Il acquiert sa réputation grâce à deux inventions, en 1724 et en 1726, concernant des pendules à équation et à indications astronomiques et des horloges marines.
En 1737, il présentait ses innovations sur trois montres et une pendule à équation.
Vers 1740, il crée deux machines à tailler les fusées et un tour à fileter, instruments essentiels dans la fabrication des pièces mécaniques de précision destinées à la petite horlogerie.
En mars 1741, il publie le « Traité de l’Horlogerie Mécanique et Pratique », ouvrage approuvé par l'Academie royale des Sciences.
En 1742, il est élu juré de sa communauté.
Quelques années plus tard, Diderot le sollicitera pour participer à la rédaction, avec d’autres spécialistes, à l’article « L’Art de l’Horlogerie » de l’Encyclopédie.
Il a travaillé pour divers marchands-merciers tels que Noel Gérard et François Damault et a utilisé des caisses d'ébénisterie ou de bronze doré de Gaspard Coulon, Antoine Foullet et Jean-Joseph de Saint-Germain.
Thiout produisait une trentaine de montres par an, la dernière portant le numéro 1320.
Sa clientèle compta de nombreuses personnalités telles que Crozat de Thiers, de la Noë, Angrand de Fonpertuis, les comtesses de Sandwich, de Listernois, les marquis de Ruffec, de Béringhem, de Crussol, de Montpellier, d'Argenson, de Souvré, les ducs d'Aumont, de Boutteville, d'Olonne, la duchesse de Ruffec, les princes de Grimberghen et de Conti...
Antoine Thiout, Horloger ordinaire de Monseigneur le duc d'Orléans, ancien garde de sa communauté et bourgeois de Paris, meurt dans sa demeure du quai Pelletier à Paris le 10 juin 1767 à l’âge de 75 ans. Il fut inhumé en l'église Saint-Gervais.