lundi 5 mai 2025

Antoine Thiout ou Thioust dit l'ainé (1692-1767), Horloger ordinaire du Duc d’Orléans

Né en juillet 1692 à Jonvelle près de Vesoul en Haute-Saône, Antoine Thiout était le fils du serrurier Pierre Thiout.
Ce dernier installé depuis 1686 s’occupait de toutes sortes de fabrications et de réparations.
Son fils Antoine se forma aux principes de base des mécanismes de la grosse horlogerie dans l’atelier paternel ou il acquiert des connaissances pratiques qui lui donnèrent le gout de la petite mécanique de précision liée à l’horlogerie.

Vers 1700, il se rend à Paris où il fera son apprentissage qui durera jusque 1715.
Aux alentours de 1718, il commence son ascension professionnelle et approfondit ses recherches sur l’horlogerie.
Il fit alors partie de l'entourage de Henry Sully, horloger anglais protégé du duc d’Orléans et fondateur de la manufacture d'horlogerie de Versailles.


Régulateur de parquet vers 1730
Mouvement signé Thiout l'ainé Paris

Antoine Thiout est reçu maître horloger le 18 février 1724 probablement par privilège de l’Hôpital de la Trinité.
Il est ensuite Garde-Visiteur de la corporation des horlogers de 1742 à 1745 puis Horloger de la Reine Douairière d’Espagne et enfin Horloger Ordinaire du Duc d’Orléans en 1751 ou 1752.
A ce poste, il fournissait montres et pendules à la famille des Orléans et était également chargé de leurs remontages et entretiens dans leurs différentes demeures ou logements à la cour.


Régulateur de parquet vers 1740-1745
Mouvement de Thiout l'ainé Paris
caisse restaurée par Conrad Mauter vers 1780

Il s'établit d'abord dans l'Enclos de la Trinité, puis Rue du Four et enfin Quai Pelletier.
Pour se distinguer de ses fils également horlogers ou peut-être de son frère [?] Nicolas Thiout, reçu maître horloger en 1733, Antoine signait souvent ses œuvres "Thiout l'aîné".
De son premier mariage avec Nicole Madeleine Le Baigue ou Lebégue (morte en 1751), fille de François, horloger, il eut deux fils, Charles reçu maître horloger en 1746 comme fils de maître, Nicolas reçu maître en 1755 idem, et une fille Marie Madeleine, épouse de l'horloger Thomas François Delagarde.
Il épousa en secondes noces Marie-Claude Benoist (morte le 22 septembre 1767).


Cartel en bronze doré vers 1750
cadran signé Thiout l'Ainé à Paris
Deutsches Uhrenmuseum. Furtwangen

Il acquiert sa réputation grâce à deux inventions, en 1724 et en 1726, concernant des pendules à équation et à indications astronomiques et des horloges marines.
En 1737, il présentait ses innovations sur trois montres et une pendule à équation.
Vers 1740, il crée deux machines à tailler les fusées et un tour à fileter, instruments essentiels dans la fabrication des pièces mécaniques de précision destinées à la petite horlogerie.
En mars 1741, il publie le « Traité de l’Horlogerie Mécanique et Pratique », ouvrage approuvé par l'Academie royale des Sciences.
En 1742, il est élu juré de sa communauté.
Quelques années plus tard, Diderot le sollicitera pour participer à la rédaction, avec d’autres spécialistes, à l’article « L’Art de l’Horlogerie » de l’Encyclopédie.

Il a travaillé pour divers marchands-merciers tels que Noel Gérard et François Damault et a utilisé des caisses d'ébénisterie ou de bronze doré de Gaspard Coulon, Antoine Foullet et Jean-Joseph de Saint-Germain.
Thiout produisait une trentaine de montres par an, la dernière portant le numéro 1320.

Sa clientèle compta de nombreuses personnalités telles que Crozat de Thiers, de la Noë, Angrand de Fonpertuis, les comtesses de Sandwich, de Listernois, les marquis de Ruffec, de Béringhem, de Crussol, de Montpellier, d'Argenson, de Souvré, les ducs d'Aumont, de Boutteville, d'Olonne, la duchesse de Ruffec, les princes de Grimberghen et de Conti...

Antoine Thiout, Horloger ordinaire de Monseigneur le duc d'Orléans, ancien garde de sa communauté et bourgeois de Paris, meurt dans sa demeure du quai Pelletier à Paris le 10 juin 1767 à l’âge de 75 ans. Il fut inhumé en l'église Saint-Gervais.

mardi 29 avril 2025

Jean-François-Antoine Boulanger, maître sculpteur sur bois

Cet artisan du bois fut reçu le 17 octobre 1759 comme membre de l'Académie de Saint-Luc, habitant alors rue Saint-Sauveur.

Cette académie était celle des maîtres peintres et sculpteurs de Paris ou était assuré leur formation et reçu leur maîtrise après présentation d'un chef-d'oeuvre.
En 1776, les élèves de Saint-Luc seront réunis à ceux de l'Académie royale de peinture.
En 1777, toutes les communautés de métier ayant été supprimées, elle disparaît.

En 1767, il épouse Monique Bellin, fille du directeur des postes d'Amboise, dont il eut une fille Monique Louise Marguerite baptisée en 1772.
A cette époque, il travaillait pour le duc de Choiseul au château de Chanteloup, et à l'ancien hôtel d'Armenonville, rue platière à Paris, devenu hôtel des postes.
En 1778, il perd son épouse Monique Bellin. Il habitait alors rue de Bondy.
En 1786, il était installé rue du faubourg Saint-Martin.

Ses talents de sculpteur furent utilisés par l'administration royale.

En 1763-1764, il travailla à la nouvelle salle d'Opéra des Tuileries.
Après l’incendie de la salle du Palais Royal, l’Académie de musique se déplaça provisoirement au Palais des Tuileries dans la salle des Machines construite sous Louis XIV.
Pour l'occasion, les architectes Germain Soufflot et Ange Jacques Gabriel la réaménagèrent pour pouvoir recevoir jusqu’à 1500 spectateurs.

En 1772, on le retrouve travaillant aux décors de l'Ecole militaire de Paris, l'orgue de la chapelle en particulier, aux côtés de son collègue Honoré Guibert, également menuisier ornemaniste royal.
En 1774, Boulanger soumissionna sans succès pour la décoration de l'aile neuve du château de Versailles.
En 1775, il livra un cadre sculpté pour un portrait de la reine Marie-Antoinette.

Cadre probablement exécuté par Boulanger (bordure) et Duret (figures d'enfants, tigre, biche),
livré en 1775 pour le portrait de Marie-Antoinette en Diane par le chevalier de Lorge,
tableau refusé par la reine (disparu)
Versailles, musée

Il réalisa ensuite des cadres pour des portraits de Madame la comtesse de Provence et de la Comtesse d'Artois.
Il est encore cité dans un acte de notoriété en janvier 1789, date à laquelle on perd sa trace.

Au début de sa carrière, notre homme fit également oeuvre de dessinateur d'ornement relevant du style rococo, ses dessins furent en partie gravés.

mercredi 16 avril 2025

Olivier ou Ollivier, tabletier du roi

Au 18e siècle, le tabletier-peignier appartenait à une corporation indépendante de celle des menuisiers-ébénistes.
Il fabriquait des tabliers ou plateaux pour jouer aux échecs, aux dames, au tric-trac, et les pièces ou jetons nécessaires pour y jouer ainsi que des billes et boules de billard, des crucifix en buis et ivoire ce qui leur valut également le nom de "tailleurs d'images d'ivoire" ainsi que de nombreux objets usinés sur tour comme les bâtons ou cannes de marche, les montures de cannes, lunettes et lorgnettes, les tabatières et boites à savonnettes...
Ils étaient autoriser à utiliser l'ivoire et les bois durs comme le buis, l’ébène, le noyer, le merisier ou l'olivier...

Sous le nom générique de Olivier ou Ollivier, on trouve une famille d'artisans parisiens qui se succédèrent comme tabletiers du Roi pendant plus d’un siècle, de 1678 à 1785.
Attachés au service du Garde-meuble et des Menus-Plaisirs, ils livrèrent à la Cour des billards, des trou-madame, des tables à jouer, parfois en laque et en bois des Iles.

En 1678, le sieur Ollivier, tabletier, livrait à Versailles diverses fournitures, et à Saint-Germain-en Laye un trou-madame et plusieurs billards.

On retrouve trace de livraison à Versailles en 1725, ou le tabletier Olivier livre pour l'infante d'Espagne, fiancée du roi, 6 petites queues de billard en bois des Indes à masse d'ivoire, un bistoquet, 12 petites billes d'ivoire et la régle du jeu sur un tableau encadré de bois peint. Cet ensemble accompagnait le billard livré par le sieur Chardin (père du célèbre peintre).

Plus tard au château de Choisy sous Louis XV, le sieur Olivier, tabletier livrait " deux garnitures pour le jeu de brelan, composées chacune de 5 boîtes d'ivoire de différentes couleurs, une autre pour le jeu de quadrille..."
Ils travaillèrent également pour les marchands mercier comme Hébert, qui livra aussi la cour sous Louis XV.

L'un d'entre-eux, Étienne Olivier, exerçait rue des Arcis vers le milieu du règne de Louis XV.
Il a signé de l’inscription Olivier sculpsit un coffret en marqueterie que possède le musée de Cluny et qui renferme «l’estalon des mesures à l’huile» commandé en 1742 par la communauté des maîtres chandeliers-huiliers de Paris.

Parmi les tabletiers de ce nom, on retrouve :
entre 1666 et 1737, Barthélémy Ollivier, marchand et maître peignier tabletier, originaire de Picardie, époux de Antoinette Largillier puis de Suzanne Hadancourt et Suzanne Thiboust
entre 1697 et 1706, Julien Ollivier, maitre tabletier, créancier du conseiller au parlement Auguste de Harlay,
entre 1699 et 1732, Jean Olivier, maître peignier-tabletier, juré de sa communauté, installé rue des Arcis,
entre 1702 et 1731, Louis Ollivier, marchand et maître peignier tabletier à paris, époux de Marie Thérèse Lescombat,
en 1719, Louis Olivier, marchand peignier tabletier, père de François, compagnon tabletier, marié avec Marie-Jeanne Barbier,
entre 1731 et 1765, Julien Etienne Olivier, maître et marchand peignier tabletier,
entre 1758 et 1761, Louis-Alexandre Olivier, maître tabletier,  rue aux ours à Paris, époux de Catherine Viel,
en 1772, Jean-Louis Olivier, maître tabletier décédé, époux de Marguerite Jacqueline Paris et père de Marguerite Jacqueline leur fille mineure.

L'Almanach du Commerce mentionne encore deux ébénistes du même nom, prénommés respectivement Pierre-François et Jean-François, qui résidaient, à l’époque du Directoire (1799), dans le voisinage l’un de l’autre, rue du Faubourg Saint-Antoine, nos 225 et 250.
Le premier se retira des affaires en 1807. Le second mourut en 1816.

Sources :
Les ébénistes du XVIIIe siècle, Salverte.
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers - Diderot & D'Alembert
Le mobilier francais du XIXe siècle, Ledoux-Lebard
Minutier central des notaires, Archives nationales
Versailles au temps de Louis XV, Alfred Marie, ‎Jeanne Marie

mercredi 9 avril 2025

[Benoit] Georget (vers 1739-vers 1819), serrurier royal ?

Ce serrurier réputé sous le règne de Louis XVI pourrait être Benoit Georget, fils de François Georget, serrurier parisien, et de Marie-Jeanne Giroux.
Il eut un frère, prénommé François Sébastien, également serrurier, mort en 1783, époux de Jeanne Masson.
Il fit sa réputation de la fin de l'ancien régime jusque sous la Restauration des Bourbons.

Le Mercure français en décembre 1777 indique que " Le sieur Georget, serrurier, rue des précheurs, a inventé de nouvelles serrures, faites pour garantir de toutes craintes des rossignols & autres tentatives des voleurs : elles ont été honorés de l'approbation de sa Majesté, de celle du magistrat de la police, et de l'académie d'architecture."

En 1778, la Gazette de France relate qu'il est honoré des suffrages de l'Académie des sciences pour ses inventions de sûreté.
Selon Havard dans son Dictionnaire de la décoration, ses inventions furent " très bien accueillie de S.M. Louis XVI, auquel l'artiste à eu l'honneur de présenter ses serrures et verrous de sûretés. Il a eu l’honneur d'en livrer et d'en poser chez les ministres et les magistrats le plus distingués de Paris. L’Académie des sciences a donné à l'auteur de cette découverte une approbations qui lui a fait beaucoup d'honneur".

Il passe en vente une serrure aux emblèmes royaux datée de 1779.
Pourrait-elle être l'une de celle présentée au roi et avoir fait partie de ses collections ?

[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur12

[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur11

[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur10

Serrure de maîtrise aux armes du roi Louis XVI.
Couronne et bouton, en bronze doré, entrée à secret.
Dessin de l’entrée de la serrure RdF, pour ROI de FRANCE.
Gravé à l’intérieur de la serrure FAIT PAR GEORGET SERRURIER DE PARIS RUE DES PRESCHEUR EN 1779.
France, époque du XVIIIe siècle. 15,5 x 8,7 cm
vente le Mercredi 16 Avril 2025, Paris, Fraysse & Associés

En 1783, installé rue des Gravilliers, il exposait certaines de ses serrures perfectionnées au Salon de la correspondance.
Entre 1789 et 1808, il est cité aux 50 et 79, rue Saint-Denis.
En 1806, Il reçoit une mention honorable au salon de l'industrie.
En 1810, installé au 7 rue du Harlay, près le Palais de Justice, on parle encore de lui pour ses serrures à doubles clés et à cache-entrée. Il perd son épouse née Louise Léon.
Il est encore cité en 1819 pour une médaille d'argent décernée par le roi Louis XVIII, exerçant alors rue de Castiglione.
En 1820, L'observateur du cimetière du Père la Chaise de François Marie Marchant de Beaumont, indique que M. Georget, habile mécanicien, et serrurier de Louis XVI [sic] repose au père Lachaise.

Son fils lui succéda, on le retrouve au moins jusqu'en 1829, serrurier-mécanicien, au 22 rue de Castiglione ou il est dit qu'il est fils et héritier d'un célèbre serrurier-mécanicien sur les traces duquel il se fait gloire de marcher.

Les Francastel, menuisiers de la chambre et des Menus-Plaisirs du roi.

Trois membres de cette famille d'artisans parisiens se succédèrent de 1751 à 1792 comme Menuisiers de la Chambre et des Menus-Plaisirs du Roi.

Jean-Baptiste Francastel (1725-1758)
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

Né en 1725, fils de Charles Francastel, entrepreneur de bâtiments rue Saint-Denis, ce menuisier fit enregistrer ses lettres de maîtrise le 26 juillet 1743.
il travaillait dans l’atelier paternel quand il épousa Claire-Élisabeth Pleney, fille de Antoine Pleney, menuisier de la Chambre du roi.
En 1751, il obtint la survivance des fonctions de son beau-père, qui lui céda son établissement rue Montmartre, près des boulevards. En exercice en 1756, Il mourut en 1758, âgé seulement de trente-trois ans laissant pour enfants : Charlotte Elizabeth, épouse de l'horloger Furet, Jean Baptiste Antoine, Jean Pierre, Charles Dominique et Jean Baptiste Nicolas.
Sa veuve le remplaça en qualité de « menuisière de la Chambre du Roi», aux gages annuels de 300 livres.
Chargée à ce titre des travaux que nécessitaient les fêtes et cérémonies de la Cour, elle fournissait aussi à l’occasion des sièges et couchettes, des meubles de commodité, des tables, buffets et armoires de chêne ou de hêtre dont 2 toilettes en beau bois de Hollande, à dessus brisé et à pieds pliants, qui lui furent commandées en 1770, pour servir durant le voyage de Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

Jean-Baptiste-Antoine Francastel (1749-1787) dit l’aîné
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

fils des précédents, né en 1749, il eut la survivance de l’office de menuisier de la Chambre du roi le 8 août 1751, puis la retenue définitive le 29 septembre 1759.
Il devint menuisier de la Chambre et des Menus-Plaisirs en succession de sa mère en 1770, qui lui transmit son fonds par acte notarié du 20 octobre 1771.
Marié à Sophie Elizabeth Lorphevre vers 1781, il demeurait rue du Faubourg Saint-Denis, n° 29, quand il mourut en septembre 1787.
Son livre journal (août 1777-août 1787), conservé aux archives nationales, donne le détail des travaux fournis et ainsi que les lieux d'exécution (Versailles, Trianon, Marly, Fontainebleau, Choisy-le-Roi, La Muette, Saint-Cloud, magasins de Paris et de Versailles…).
Certaines circonstances sont citées comme la naissance de Madame Royale en 1778, celle de Louis XVII en 1785, ou en tant que menuisier de la Chambre et des menus plaisirs du roi, il participe en réalisant des structures provisoires en bois pour les feux d’artifice par exemple..
Il a également fourni les cercueils de Madame Sophie décédée en 1782 ainsi que ceux des filles du comte d’Artois décédées l’année suivante.
En dehors de ces ouvrages de menuiserie, il exécuta des bordures de cadres pour le roi, et des pièces d’ameublement telles que lits, écrans et fauteuils sculptés.
En 1773, il fut également attaché à la maison du comte et de la comtesse d’Artois comme menuisier de la chambre pour lesquels il exécuta deux établis de tour dont l’un à guillocher et l’autre à pointer en acajou, une chaise en bois de noyer à dossier et divers accessoires de rangement pour leurs appartements de Versailles.
Parmi ces œuvres survivantes, on peut citer la menuiserie du grand baromètre de Louis XV et Louis XVI (1772-1776) sculpté par Jean-Joseph Lemaire et doré par Simon Mazière (Musée de Versailles).

[Jean] Pierre Francastel dit le jeune ou Francastel de Crépy
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

Frère du précédent, il fut reçu maître charpentier en 1778 et résida rue du Faubourg Montmartre à la Boule-Rouge avec son épouse Charlotte Margueris.
Il fut élève de l'architecte Hazon à l'académie royale d'architecture et associé sur plusieurs chantiers parisienne avec l'architecte Pierre-Adrien Paris.
Il hérita du titre de menuisier de la chambre du roi et des gages de son frère aîné à sa mort en 1787.
Il participa à l’installation de l’Assemblée des États Généraux et fournit des sièges pour les salles de la Noblesse et du Clergé.
Après la chute de la monarchie, au mois de septembre 1792, il entreprit, dans les jardins du Temple, des travaux destinés à prévenir une possible évasion de Louis XVI.
Il était encore attaché au service du Garde-meuble en 1794.

Sources : 
Les ébénistes du XVIIIEe siècle, Salverte
Versailles : histoire, dictionnaire & anthologie, Da Vinha-Masson
Almanach de la cour, Newton
Minutier central des notaire, Archives Nationales

lundi 7 avril 2025

Jacques Tramey, ébéniste


L'ébéniste Jacques Tramey travailla d'abord comme artisan libre au faubourg Saint-Antoine, quand une saisie de ses ouvrages pour contravention aux privilèges corporatifs lui fit solliciter des lettres de maîtrise qu’il obtint le 6 octobre 1781. 

Il exerça ensuite dans la Grande rue, puis rue de Charonne, jusqu’à la Révolution. En 1789, il habite rue de la Juiverie, paroisse Sainte Marguerite. 
Il meurt en 1790 qualifié de maître-ébéniste et cavalier de la Garde Nationale Parisienne laissant une veuve, Anne Marguerite Lanthone, et trois enfants mineurs Jacques, Joseph et Marie Victoire.

Son estampille J*TRAMEY a été relevée sur des commodes, consoles et jardinières de fabrication courante mais sa production estampillé reste assez rare. 

Je n'ai trouvé aucune trace de livraison au garde-meuble pour cet ébéniste. Il dut cependant livrer la couronne à la fin du règne de Louis XVI, soit comme sous-traitant de Riesener ou de son successeur Beneman après 1784, soit par achat à un marchand-mercier ou par la "Boutique de Versailles".
Une console en acajou portant la marque du garde-meuble W du château de Versailles, proche des modèles livrés par l'ébéniste Saunier a été récemment acquise pour les collections du domaine national.

Console-desserte de forme demi-lune en acajou et placage d'acajou, Epoque Louis XVI.
Marque à l'encre sur le plateau et sous la tablette d'entrejambe « .VV. ou .W. ». (non illustrée)

Le Mobilier National conserve également de cet ébéniste deux grands bureaux plats identiques sans provenance connue.



jeudi 3 avril 2025

Edme Chollot (vers 1695 - après 1774), menuisier en bâtiment

Reçu maître menuisier en bâtiment en 1723, Edme Chollot exerça rue des Gravilliers jusqu’en sa quatre-vingtième année.

En 1774, il devenait tuteur de la mineure Françoise Elisabeth Chollot, fille de Jean Edme Chollot (son fils ?), maître menuisier décédé, et de Louise Gabrielle Françoise de Montigny.

Il laissa une production composée de tables-consoles de bois doré, estampillée E.CHOLLOT, allant du style rocaille au style Louis XVI.
Il collabora occasionnellement avec le menuisier en siège Nicolas Heurtaut.

Son estampille est une rareté. En effet, les menuisiers en bâtiment qui réalisaient tous les éléments "immeubles" tels que boiseries, trumeaux, tables-consoles, armoires de lambris n'étaient pas obligés d'apposer leur estampille sur leur production.

Un exemple de sa production d'époque Transition Louis XV-Louis XVI. 










Oeuvres en collections publiques :

- Une paire de console, Église paroissiale, Saint-Viatre

- Une console d'époque Louis XVI, Cathédrale Saint-Pierre, Beauvais

Sources :
Les ébénistes du XVIIIe siècle : leurs œuvres et leurs marques, Salverte
Le mobilier français du XVIIIe siècle, Kjellberg
Famillesparisiennes.org