vendredi 31 janvier 2025

Michel Stollenwerck ou Stollewerck (vers 1700 - 1768), maître horloger



Cet horloger est né vers 1700 dans le duché de Juliers en Allemagne et mort à Paris en juillet 1768.
Présent dans la capitale vers 1730, il établit d'abord son atelier comme ouvrier libre dans l'enceinte de l'abbaye Saint-Germain des Prés vers 1739 puis s'installe rue de la Comédie Française en 1747 après obtention de sa maîtrise de maître horloger le 14 avril 1746.
Il migrera rue Guenegaud en 1753 et enfin rue de Harlay près de la place Dauphine en 1757.

De son premier mariage avec Marie-Elisabeth Bodard, il eut au moins huit enfants dont : 
- Pierre-Hubert (vers 1740-après 1805), horloger, 
- Pierre Martin (décédé après 1805), horloger installé aux États-Unis après 1769,
- Catherine-Élisabeth (1739-après 1810), mariée à Charles-Dominique Pesiere, avocat au Parlement de Paris,
- Françoise-Angélique (décédée après 1804), mariée à Louis-Alexandre de Villiers puis à Alexandre-Pierre d'Antibes,
- Marie-Anne (décédée après 1808),
- Jean-François (né en 1753).
En 1764, il épousa en secondes noces Marie-Anne Courcelles (décédée après 1777).

Pendule en bronze doré conservée au Mobilier National
cadran signé Stollewerck, à Paris
Caisse attribuée à Jean-Claude Chambellan Duplessis

Stollenwerck eut un talent exceptionnel pour la mécanique et se spécialisa dans les horloges musicales et à carillons, à planisphères et astronomiques. 
Les chroniqueurs contemporains le considèrent comme l’un des meilleurs horlogers parisiens : 
" Le sieur Stollenweck, horloger […] joint une grande théorie à une parfaite exécution & sa main est toujours guidé par un calcul antécédent " (L’Avant-Coureur du 16 février 1761). 
En 1776, le Père Marie-Dominique-Joseph Engramelle notait que " Les carillons de Stollenwerck qui ont été transportés en Chine, au Grand Mogol, en Turquie et chez les Hurons, ont enchanté les souverains de ces vastes pays " et " ont joui de la plus haute réputation".
Les rédacteurs de l'Encyclopédie ont d'ailleurs choisi une horloge de Stollenwerck pour illustrer l'article sur Carillon.

Les mouvements de Stollenwerck sont contenus dans des caisses réalisées par les meilleurs ébénistes et bronziers de son temps dont Jean-Pierre Latz, Robert Omond, François-Réné Morlay, Edme Roy, Jean-Joseph de Saint-Germain. Ses pendules ont parfois été dorées par Ignace Pierre Gobert.
Il collabora avec d'autres horlogers comme Jean Moisy, Jean-François Dominicé, Etienne Le Noir fils, Pierre Daillé et les émailleurs Joseph Coteau et Louis-André Thil.
Sa production connue se compose de pendules aux modèles riches et originaux allant du style Louis XV-Rocaille au style néoclassique "à la grecque" en vogue à partir de 1750. Il y est soit l'auteur du mouvement, soit le fournisseur de la boite à musique ou du carillon.

Pendule à musique à jeux de carillons d'époque Louis XV,
Caisse en bronze doré signée St Germain, 
cadran et mouvement signés Stollewerck, à Paris

Il vendait lui-même la plupart de ses productions, une situation assez inhabituelle à son époque où la clientèle privée préféraient acheter auprès des marchands-merciers plutôt que directement auprès des artisans.
Stollenwerck a ainsi fourni des horloges aux têtes couronnées d'Europe dont le roi Stanislas Leszczynski, Frédéric II de Prusse et Auguste III de Saxe ou encore la noblesse française comme les ducs de Brissac et de Mortemart, les.marquis de Ferrière, de Brunoy, de Massiac, de Pange et de Courtanvaux, les barons de Thiers et de Bezenval...

Pendule de cartonnier d"époque Louis XV, vers 1760-1765
mouvement à cercle tournant signée Stollewerck A Paris

Sources : 
European Clocks in the J. Paul Getty Museum, Gillian Wilson, David Harris Cohen, Jean Nérée Ronfort, Jean-Dominique Augard, Peter Friess,

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