mercredi 9 avril 2025

[Benoit] Georget (vers 1739-vers 1819), serrurier royal ?

Note biographique : 

Ce serrurier réputé sous le règne de Louis XVI pourrait être Benoit Georget, fils de François Georget, serrurier parisien, et de Marie-Jeanne Giroux.
Il eut un frère, également serrurier, mort en 1783, époux de Jeanne Masson.
Il fit sa réputation sous le règne de Louis XVI et jusque sous la Restauration des Bourbons.

Le Mercure français en décembre 1777 indique que " Le sieur Georget, serrurier, rue des précheurs, a inventé de nouvelles serrures, faites pour garantir de toutes craintes des rossignols & autres tentatives des voleurs : elles ont été honorés de l'approbation de sa Majesté, de celle du magistrat de la police, et de l'académie d'architecture."

En 1778, la Gazette de France relate qu'il est honoré des suffrages de l'Académie des sciences pour ses inventions de sûreté.
Selon Havard dans son Dictionnaire de la décoration, ses inventions furent " très bien accueillie de S.M. Louis XVI, auquel l'artiste à eu l'honneur de présenter ses serrures et verrous de sûretés. Il a eu l’honneur d'en livrer et d'en poser chez les ministres et les magistrats le plus distingués de Paris. L’Académie des sciences a donné à l'auteur de cette découverte une approbations qui lui a fait beaucoup d'honneur".

Il passe en vente une serrure aux emblèmes royaux datée de 1779.
Pourrait-elle être l'une de celle présentée au roi et avoir fait partie de ses collections ?

[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur12

[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur11

[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur10

Serrure de maîtrise aux armes du roi Louis XVI.
Couronne et bouton, en bronze doré, entrée à secret.
Dessin de l’entrée de la serrure RdF, pour ROI de FRANCE.
Gravé à l’intérieur de la serrure FAIT PAR GEORGET SERRURIER DE PARIS RUE DES PRESCHEUR EN 1779.
France, époque du XVIIIe siècle. 15,5 x 8,7 cm
vente le Mercredi 16 Avril 2025, Paris, Fraysse & Associés

En 1783, installé rue des Gravilliers, il exposait certaines de ses serrures perfectionnées au Salon de la correspondance.
Entre 1789 et 1808, il est cité aux 50 et 79, rue Saint-Denis.
En 1806, Il reçoit une mention honorable au salon de l'industrie.
En 1810, installé au 7 rue du Harlay, près le Palais de Justice, on parle encore de lui pour ses serrures à doubles clés et à cache-entrée. Il perd son épouse née Louise Léon.
Il est encore cité en 1819 pour une médaille d'argent décernée par le roi Louis XVIII, exerçant alors rue de Castiglione.
En 1820, L'observateur du cimetière du Père la Chaise de François Marie Marchant de Beaumont, indique que M. Georget, habile mécanicien, et serrurier de Louis XVI [sic] repose au père Lachaise.

Son fils lui succéda, on le retrouve au moins jusqu'en 1829, serrurier-mécanicien, au 22 rue de Castiglione ou il est dit qu'il est fils et héritier d'un célèbre serrurier-mécanicien sur les traces duquel il se fait gloire de marcher.

Les Francastel, menuisiers de la chambre et des Menus-Plaisirs du roi.

Trois membres de cette famille d'artisans parisiens se succédèrent de 1751 à 1792 comme Menuisiers de la Chambre et des Menus-Plaisirs du Roi.

Jean-Baptiste Francastel (1725-1758)
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

Né en 1725, fils de Charles Francastel, entrepreneur de bâtiments rue Saint-Denis, ce menuisier fit enregistrer ses lettres de maîtrise le 26 juillet 1743.
il travaillait dans l’atelier paternel quand il épousa Claire-Élisabeth Pleney, fille de Antoine Pleney, menuisier de la Chambre du roi.
En 1751, il obtint la survivance des fonctions de son beau-père, qui lui céda son établissement rue Montmartre, près des boulevards. En exercice en 1756, Il mourut en 1758, âgé seulement de trente-trois ans laissant pour enfants : Charlotte Elizabeth, épouse de l'horloger Furet, Jean Baptiste Antoine, Jean Pierre, Charles Dominique et Jean Baptiste Nicolas.
Sa veuve le remplaça en qualité de « menuisière de la Chambre du Roi», aux gages annuels de 300 livres.
Chargée à ce titre des travaux que nécessitaient les fêtes et cérémonies de la Cour, elle fournissait aussi à l’occasion des sièges et couchettes, des meubles de commodité, des tables, buffets et armoires de chêne ou de hêtre dont 2 toilettes en beau bois de Hollande, à dessus brisé et à pieds pliants, qui lui furent commandées en 1770, pour servir durant le voyage de Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

Jean-Baptiste-Antoine Francastel (1749-1787) dit l’aîné
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

fils des précédents, né en 1749, il eut la survivance de l’office de menuisier de la Chambre du roi le 8 août 1751, puis la retenue définitive le 29 septembre 1759.
Il devint menuisier de la Chambre et des Menus-Plaisirs en succession de sa mère en 1770, qui lui transmit son fonds par acte notarié du 20 octobre 1771.
Marié à Sophie Elizabeth Lorphevre vers 1781, il demeurait rue du Faubourg Saint-Denis, n° 29, quand il mourut en septembre 1787.
Son livre journal (août 1777-août 1787), conservé aux archives nationales, donne le détail des travaux fournis et ainsi que les lieux d'exécution (Versailles, Trianon, Marly, Fontainebleau, Choisy-le-Roi, La Muette, Saint-Cloud, magasins de Paris et de Versailles…).
Certaines circonstances sont citées comme la naissance de Madame Royale en 1778, celle de Louis XVII en 1785, ou en tant que menuisier de la Chambre et des menus plaisirs du roi, il participe en réalisant des structures provisoires en bois pour les feux d’artifice par exemple..
Il a également fourni les cercueils de Madame Sophie décédée en 1782 ainsi que ceux des filles du comte d’Artois décédées l’année suivante.
En dehors de ces ouvrages de menuiserie, il exécuta des bordures de cadres pour le roi, et des pièces d’ameublement telles que lits, écrans et fauteuils sculptés.
En 1773, il fut également attaché à la maison du comte et de la comtesse d’Artois comme menuisier de la chambre pour lesquels il exécuta deux établis de tour dont l’un à guillocher et l’autre à pointer en acajou, une chaise en bois de noyer à dossier et divers accessoires de rangement pour leurs appartements de Versailles.
Parmi ces œuvres survivantes, on peut citer la menuiserie du grand baromètre de Louis XV et Louis XVI (1772-1776) sculpté par Jean-Joseph Lemaire et doré par Simon Mazière (Musée de Versailles).

[Jean] Pierre Francastel dit le jeune ou Francastel de Crépy
Menuisier de la chambre et des Menus-Plaisir du roi

Frère du précédent, il fut reçu maître charpentier en 1778 et résida rue du Faubourg Montmartre à la Boule-Rouge avec son épouse Charlotte Margueris.
Il fut élève de l'architecte Hazon à l'académie royale d'architecture et associé sur plusieurs chantiers parisienne avec l'architecte Pierre-Adrien Paris.
Il hérita du titre de menuisier de la chambre du roi et des gages de son frère aîné à sa mort en 1787.
Il participa à l’installation de l’Assemblée des États Généraux et fournit des sièges pour les salles de la Noblesse et du Clergé.
Après la chute de la monarchie, au mois de septembre 1792, il entreprit, dans les jardins du Temple, des travaux destinés à prévenir une possible évasion de Louis XVI.
Il était encore attaché au service du Garde-meuble en 1794.

Sources : 
Les ébénistes du XVIIIEe siècle, Salverte
Versailles : histoire, dictionnaire & anthologie, Da Vinha-Masson
Almanach de la cour, Newton
Minutier central des notaire, Archives Nationales

lundi 7 avril 2025

Jacques Tramey, ébéniste


L'ébéniste Jacques Tramey travailla d'abord comme artisan libre au faubourg Saint-Antoine, quand une saisie de ses ouvrages pour contravention aux privilèges corporatifs lui fit solliciter des lettres de maîtrise qu’il obtint le 6 octobre 1781. 

Il exerça ensuite dans la Grande rue, puis rue de Charonne, jusqu’à la Révolution. En 1789, il habite rue de la Juiverie, paroisse Sainte Marguerite. 
Il meurt en 1790 qualifié de maître-ébéniste et cavalier de la Garde Nationale Parisienne laissant une veuve, Anne Marguerite Lanthone, et trois enfants mineurs Jacques, Joseph et Marie Victoire.

Son estampille J*TRAMEY a été relevée sur des commodes, consoles et jardinières de fabrication courante mais sa production estampillé reste assez rare. 

Je n'ai trouvé aucune trace de livraison au garde-meuble pour cet ébéniste. Il dut cependant livrer la couronne à la fin du règne de Louis XVI, soit comme sous-traitant de Riesener ou de son successeur Beneman après 1784, soit par achat à un marchand-mercier ou par la "Boutique de Versailles".
Une console en acajou portant la marque du garde-meuble W du château de Versailles, proche des modèles livrés par l'ébéniste Saunier a été récemment acquise pour les collections du domaine national.

Console-desserte de forme demi-lune en acajou et placage d'acajou, Epoque Louis XVI.
Marque à l'encre sur le plateau et sous la tablette d'entrejambe « .VV. ou .W. ». (non illustrée)

Le Mobilier National conserve également de cet ébéniste deux grands bureaux plats identiques sans provenance connue.



jeudi 3 avril 2025

Edme Chollot (vers 1695 - après 1774), menuisier en bâtiment

Reçu maître menuisier en bâtiment en 1723, Edme Chollot exerça rue des Gravilliers jusqu’en sa quatre-vingtième année.

En 1774, il devenait tuteur de la mineure Françoise Elisabeth Chollot, fille de Jean Edme Chollot (son fils ?), maître menuisier décédé, et de Louise Gabrielle Françoise de Montigny.

Il laissa une production composée de tables-consoles de bois doré, estampillée E.CHOLLOT, allant du style rocaille au style Louis XVI.
Il collabora occasionnellement avec le menuisier en siège Nicolas Heurtaut.

Son estampille est une rareté. En effet, les menuisiers en bâtiment qui réalisaient tous les éléments "immeubles" tels que boiseries, trumeaux, tables-consoles, armoires de lambris n'étaient pas obligés d'apposer leur estampille sur leur production.

Un exemple de sa production d'époque Transition Louis XV-Louis XVI. 










Oeuvres en collections publiques :

- Une paire de console, Église paroissiale, Saint-Viatre

- Une console d'époque Louis XVI, Cathédrale Saint-Pierre, Beauvais

Sources :
Les ébénistes du XVIIIe siècle : leurs œuvres et leurs marques, Salverte
Le mobilier français du XVIIIe siècle, Kjellberg
Famillesparisiennes.org