dimanche 15 décembre 2024

Lange Barthélemy Bourbon dit Lange de Bourbon, machiniste ordinaire et faiseur de baromètre du roi

Note biographique :

Notre homme longtemps resté inconnu sous son nom d'artiste "Lange de Bourbon" est très probablement Lange-Barthélemy Bourbon, machiniste du roi.

Ce dernier marié à Marie-Jeanne Tételin (morte en 1765) eut au moins deux filles, l'une prénommé Marie-Jeanne, l'autre Marie-Rose, veuve en 1769 de Louis-François Petit, conseiller du roi, lieutenant au châtelet de Paris.

Il est également le frère de André Bourbon (mort après 1776), ingénieur du roi, membre de l'académie royale des sciences pour les instruments de physique.
Ce dernier présenta incidemment dès 1751 un modèle de baromètre portatif à la dite académie puis un baromètre-thermomètre associés en 1770.
Il travailla avec Antoine Assier-Perricat qui prit sa succession en 1773.
Il se fit également connaitre pour des machines électriques vers 1752 qu'il vendait grand rue du faubourg Saint-Antoine sous l'enseigne "au barrometre rouge".
Serait-ce donc réellement lui le fabricant des baromètres et thermomètres signés de son frère ?

Lange-Barthelemy Bourbon reçut lui le titre de Machiniste et faiseur de baromêtre avant 1749, année ou il sous-loue un local grand rue du Faubourg Saint-Antoine, moyennant 125 livres.

Lange de Bourbon, machiniste ordinaire et faiseur de baromètre du roi Pendul34
Pendule à musique vers 1750
cadran signé Lange de Bourbon/à Paris
Mouvement signé de Thiout a Paris (horloger)
doc Christie's

Malgré son titre royal et l’existence de nombreux objets de luxe portant le nom de "Lange de Bourbon", tels que baromètres, thermomètres, pendules, sa carrière reste largement obscure.

Lange de Bourbon, machiniste ordinaire et faiseur de baromètre du roi Main-image
baromètre et thermomètre en cartel vers 1760
en marqueterie et bronze doré
cadran du thermomètre signé de Lange de Bourbon
MET, New-York

Si aucune trace de livraison royale ne semble subsister, on sait qu'il travailla avec l'émailleur du roi Antoine-Nicolas Martinière (1706–1784) et l'ébéniste E.J. Cuvillier.
Pour l'opéra royal comme machiniste, il travailla avec le mécanicien Arnoult.

En mai 1770, on parlait encore de lui pour l'invention d'un thermomètre pour le bain dans la gazette de l’Avant-coureur.
Décédé en 1772 rue saint-Antoine, le catalogue de sa vente du 4 septembre décrit un curieux baromètre-thermomètre formant pendule avec un orgue jouant différents air.

Il est également cité dans les ventes de son temps, preuve d'une certaine notoriété.
En 1768, dans le catalogue de vente du Cabinet de Monsieur Gaignat, ancien secrétaire du Roi, se trouve un baromètre et thermomètre signé "Lange de Bourbon" dans une monture en marqueterie de cuivre et d'écaille garnie de bronze doré.
Une description qui n'est pas sans rappeler celui conservé au Met à New-York.

Lange de Bourbon, machiniste ordinaire et faiseur de baromètre du roi Main-image
baromètre et thermomètre en cartel vers 1770
en bronze doré et écaille de tortue
cadran signé de Lange de Bourbon, faiseur de baromêtre du roy
émail signé de Antoine-Nicolas Martinière
caisse en chène estampillée E.J. Cuvellier

Le catalogue de la vente du marchand Lebrun en 1791 décrit également un riche baromètre-Thermomètre en marqueterie signé de Lange provenant de l'ancien cabinet du bailli de Breteuil.

Sources :
Minutier central des notaires, Paris, Archives nationales
Histoire générale et particulière de l'électricité, Mangin, 1752
Histoire de l'académie des Sciences, 1759.
Archives du Théâtre national de l'opéra
Havard, dictionnaire de l'ameublement et de la décoration
Pierre Verlet, les bronzes dorés français du 18e siècle.
Site du Metropolitan museum, New-York.
Famillesparisiennes.org

samedi 14 décembre 2024

Nicolas-Simon Courtois (1724-après 1803), menuisier en sièges

Deux Courtois, tous deux maîtres menuisiers en sièges, sont connus :
- Jacques-Martin (mort en 1775), maître en 1743,
- Nicolas Simon (1724-après 1803), maître en 1766.
Leurs liens de parentés ne sont pas connus.

Il existe également au musée Carnavalet (Collection Bouvier) une commode d’époque Louis XV-Rocaille, due à l'ébéniste Courtois, mais portant une estampille différente de celles des deux menuisiers cités.

Nous nous intéresserons ici à Nicolas Simon, dont la production est représentée dans les collections du château de Versailles.

Nicolas-Simon Courtois (ou Courtoy) est né en 1724.
Il fut marié à Marie-Anne Cressant ou Cressent, dont il eut un fils prénommé Jacques Charles, également menuisier, qui se maria en décembre 1797.
Les époux Courtois vivaient toujours en janvier 1803, date à laquelle ils sont témoins du mariage de leur nièce Mademoiselle Legris.

Notre homme fut reçu maître menuisier à Paris le 19 novembre 1766.

Son estampille

Il exerça rue de Charenton puis rue de Charonne jusque vers 1789.
En 1786, il sous-loue la maison du menuiser Pierre Bernard, rue de Lappe à Paris.
Il achète le stock de son collègue qu'il revend alors avec la double estampille P.Bernard et N.S.Courtois.

Sa production se compose de chaises, fauteuils dont certains à châssis ou de bureau, et de lits de bonne facture, souvent sobrement moulurés et légèrement sculptés allant du style Louis XV-rocaille au style Transition puis Louis XVI.
Quelques sièges d'époque Louis XVI, à dossier médaillon ou lyre, présentent parfois un décor bien plus riche, certainement du au ciseau d'un maître sculpteur sur bois sous-traitant.
Il réalisa  également des œuvres de commande plus originale comme ce meuble-baignoire formant lit de repos.

Oeuvres en collections publiques (non exhaustif) :

- 4 chaises en noyer sculpté et peint, estampillées N.S. Courtois, époque Louis XVI, Musée de Versailles, donation de la duchesse de Windsor (non exposées, non illustrées)
- 2 fauteuils en hêtre sculpté et peint, estampillés N.S. Courtois, époque Louis XVI, Musée de Versailles, donation de la duchesse de Wndsor (non exposés, non illustrés)
- chaises, fauteuil de bureau, canapé, Paris, Mobilier National


Chaise d'époque Louis XVI
estampillée de Nicolas-Simon Courtois
Portant la marque au fer du Ministère de la guerre
Paris, Mobilier National

Sources :
Minutier central des Notaires, Paris, Archives Nationales
Pierre Kjellberg, Le Mobilier français du 18e siècle. Les Éditions de l'Amateur.
Famillesparisiennes.org

vendredi 13 décembre 2024

Joseph Schmitz, maître ébéniste connu de 1761 à 1782

Note biographique :

D'origine allemande (?), cet ébéniste, reçu maître à Paris le 18 juin 1761, demeurait rue de Charonne, d’où il disparut avant 1782.
Sa marque J. SCHMITZ se rencontre fréquemment sur des meubles Louis XV de style rocaille en bois de placage, marqueté, ou à panneaux de laque, parfois très luxueusement enrichis de bronzes doré.


Commode louis XV
Estampille de JOSEPH SCHMITZ,
ancienne collection Anna Thomson Dodge

Il adaptera son style aux évolutions du gout de son époque, produisant des meubles transition puis purement Louis XVI.
Il fut peut-être en relation commerciale avec Pierre Roussel qui co-estampilla une commode.

On a confondu cet ébéniste avec deux homonymes qui pourraient avoir été ses fils :
- Jean Schmitz, menuisier en bâtiments (?), reçu maître le 2 août 1782 qui ne figure plus dans les documents à partir de 1788, il habitait la rue et faubourg Saint-Antoine.
- Pierre Schmitz, menuisier en carrosses (?), reçu maître le 17 juin 1778, il fut ensuite nommé député de la corporation. Il demeurait rue Neuve-Saint-Martin et disparaît vers 1785.

On trouve enfin Jean-Guillaume Schmitz, qui fit partie d’une des dernières promotions de maîtres ébénistes parisiens, le 13 mai 1789. Il résida rue Poissonnière, puis rue Beauregard jusque mai 1810, date de son dècès.

En collections publiques :
- une encoignure, estampillé J.Schmitz, vers 1761-1770, Musée de Versailles, Legs Michel Hanty, 1960 (non exposée, non reproduite)
- un secrétaire à abattant, estampillé J.Schimtz, vers 1760, Château-Thierry, hôtel-Dieu .
- une commode marqueté, estampillé J.Schmitz, vers 1765-1775, Caen, hôtel de la préfecture.
- un bureau, estampillé J.Schmitz, époque Louis XVI, Paris, Mobilier National (non illustré)
- une commode marqueté rocaille, estampillée J.Schmitz, époque Louis XV, San Marino, Huntington collection.

Sources :
Vial, Les Artistes décorateurs du bois. Répertoire alphabétique des ébénistes, menuisiers, sculpteurs, doreurs sur bois... ayant travaillé en France.
Salverte, Les ébénistes du XVIIIe siècle, leurs œuvres et leurs marques
Kjellberg, Le Mobilier français du XVIIIe siècle : Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers.

jeudi 12 décembre 2024

Marie-Joseph Geoffroy dit le jeune, menuisier à Fontainebleau

Note biographique :

Il y a quelques années le château de Versailles a acquis une rare banquette de billard, d'une suite de 4, provenant de l'ameublement de Louis XVI à Fontainebleau, commandée en 1784 au sieur Geoffroy, ci-devant menuisier de la "boutique" du château de Fontainebleau.


On retrouve ce même Geoffroy sous l'Empire travaillant à l’aménagement du jeu de paume de Fontainebleau.


Dessin du menuisier Geoffroy (connu de 1784 à 1812)
pour le revêtement des poteaux du Jeu de Paume

Il est probablement à confondre avec Marie-Joseph Geoffroy, entrepreneur en menuiserie et marchand de meubles, né à Fontainebleau le 23 janvier 1754.
Il était le plus jeune fils du menuisier bellifontain Thomas Geoffroy et de Marie-Catherine Blondelon.
Il fut marié à Françoise-Sophie Hattier.

Il entra au service du garde-meuble de la couronne en étant attaché à la boutique du château de Fontainebleau.
En 1787, il meubla l'ancien hôtel de Savoie à Fontainebleau ou logeaient alors les gardes royaux de la porte.

A la révolution, il fut chargé d’« épurer » les boiseries du château en grattant les emblèmes royaux tout en le protégeant de la destruction en y installant une école centrale du département.
Devenu officier municipal en 1790, il fut élu en septembre 1792 membre de la Convention ou il vota la réclusion de Louis XVI.
Son mandat achevé en 1795, il devint un des quatre messagers d’État au Conseil des Anciens, puis remplit les mêmes fonctions au Tribunat avant d'être nommé directeur des Contributions directes.

Il mourut à Fontainebleau le 26 décembre 1826.

Louis Piau ou Piot, Serrurier ordinaire du roi

Note biographique : 

Notre homme apparaît à nombreuses reprises dans les comptes des Bâtiments du roi ou il avait en charge la fourniture et l'entretien de gros fers et ferrures dans les maisons royales.
En 1680, il est cité pour ses ouvrages réalisés au moulin de Palfour, précurseur de la machine de Marly, qui remontait de l'eau sur 52 mètres jusqu'aux jardins de Saint-Germain-en-Laye.
En 1683, il apparaît dans l'Etat de la France attaché au service du dit château. Il gageait 30 livres annuelles à ce poste.
En 1685, il travaille au château de Saint-Germain-en-Laye ainsi qu'aux nouveaux bâtiments de Marly.
Vers 1686, il pose les ferrures des fenêtres et des armoires de l'appartement du dauphin à Versailles.
En 1687, il réalisait une machine en tôle pour empêcher la cheminée de la chambre de roi à Marly de fumer.
En 1688, il travailla à l'appartement de Mme de Maintenon au même château.
Il fut marié à Jeanne Halavant dont il eut au moins une fille prénommée Marguerite.
Il vivait encore en 1695 et demeurait alors au faubourg Saint-Honoré à Paris.

Un exceptionnel coffret royal signé de cet artisan est entré dans les collections du Louvre

https://c2rmf.fr/actualite/letude-dun-exceptionnel-coffre-fort-de-voyage-du-xviie-siecle

Sources :
Comptes des batiment du roi sous Louis XIV
famillesparisiennes.org

Louis Dauthiau, Horloger du roi


Note biographique :

Louis Dauthiau est né en 1713. Il fut marié à Marie Anne Valton.
Il s'installe comme ouvrier libre à Paris en 1735.
En 1751, il est nommé horloger du roi et à ce titre, il était chargé de l'entretien des horloges royales à Versailles.
Bien qu'il n’ait pas été reçu maître horloger, un décret du 5 mars 1754 l'autorise à former des apprentis.
Il résida à l'Abbaye de Saint-Germain-Des-Prés et à partir du 28 novembre 1751 loue une boutique rue Sainte-Marthe.
Dauthiau a collaboré avec Jean-Louis Bouchet pour ses montres.
Il a utilisé des caisses de pendule de Philippe Caffieri et J.J. de Saint-Germain.
Il meurt en 1769.

Son chef-d'oeuvre
Pendule astronomique de Louis XV
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

Louis Dauthiau fut choisit par l’ingénieur Passemant pour créer son horloge astronomique.
Il mit 12 ans pour créer le mouvement d’affichage de l'équation du temps, qui est décrite par Ferdinand Berthoud et citée dans l’Encyclopédie comme prouesse scientifique.

L'encyclopédie - 1762
page 598, horlogerie,1ere section, 1ere suite de la planche 9 cotée P : équation de Dauthiau

L'horloge indique la date, le jour, le mois et l'année, l'heure, l'heure solaire moyenne, les phases de la lune, ainsi que le mouvement des planètes selon Copernic.
La pendule est présentée pour la première fois à l'Académie royale des sciences le 23 août 1749. Le 7 septembre 1750, le duc de Chaulnes la présente au roi Louis XV à Choisy qui l'acquiert alors. Le boîtier de bronze des Caffieri père et fils est achevé en 1753.
En janvier 1754, l'horloge astronomique est installée au château de Versailles à côté des autres horloges astronomiques du "Salon de la pendule".
Fier de son travail, il rédigera en 1756 un opuscule de 12 pages intitulé Description abrégée de la nouvelle pendule du Roi... placée... dans le cabinet ovale des appartements de Sa Majesté a Versailles. Paris, éditée chez C. A. Jombert.

Laurent Ridel, horloger actif à la fin du 18e et début du 19e siècle


Note biographique :

Laurent Ridel, horloger parisien actif à la fin du 18e siècle et du début du 19e, signait ses œuvres de la mention « Ridel à Paris ».
La date d'enregistrement de ses lettres de maîtrise est inconnue. Il installa son atelier rue aux Ours et connut la notoriété auprès des amateurs parisiens d'horlogerie de luxe.

Pour ses caisses de pendules, Ridel fit appel aux meilleurs artisans en collaborant notamment avec les bronziers Feuchère, Denière et Deverberie, avec les émailleurs Coteau, Gobin dit Dubuisson et Merlet, et Monginot l'aîné pour les ressorts.

Il se composa une riche clientèle parmi laquelle figuraient notamment Jean-Marie Chamboissier, le bijoutier Louis-Nicolas Duchesne et Mesdames de France, filles de Louis XV, pour lesquelles Ridel livra une pendule cartel en 1789 destinée à leur château de Bellevue.

Il exista également à la même époque le dénommé Jean-Guillaume-Girard Ridel, horloger à Paris, 41 rue Saint-Martin, fils d'un charpentier de navire à Dieppe, époux en 1793 de Marie-Françoise Chelup, fille de Jean Chelup, marchand doreur sur métaux.

Sources  :
Dictionnaire des horlogers francais, volume 1, Henri Lengellé-Tardy.
Les ouvriers du temps par Jean Dominique Augarde
Archives Nationales, minutier central des notaires

Antoine Nicolas Martinière, Émailleur et Pensionnaire du Roi

Note biographique :

Cet artisan royal est né en 1706. Il appartient à une dynastie de Maîtres émailleurs mais il restera le plus talentueux et le plus célèbre de sa génération.
Il est le fils de Nicolas Martinière (mort avant 1736), Maître Émailleur et Patenôtrier, et de Marie Dumergue.
Il fut reçu Maître, le 3 juillet 1720, et enregistré comme Marchand verrier-fayancier-émailleur-patenôtrier.
Il se marie, en 1736, avec Geneviève Larsé, fille de François Larsé, Maître Horloger, dont il eut un fils prénommé Jacques-Nicolas, né en 1738.

Un article du Mercure de France d'avril 1740 décrit une demande du roi pour une horloge avec un cadran en émail de 14 pouces, une taille inhabituelle, qu'il entreprit :
" Monsieur Martinière, émailleur... l'a entrepris et a eu un tel succès à tous égards qu'il a eu l'honneur de le présenter lui-même à Sa Majesté, qui a été agréablement surprise.... Nous avons d'autant plus de raisons de supposer que M. Martinière le fera pouvoir progresser encore plus car il incarne différents talents qui lui sont nécessaires pour réussir."

En 1741, il reçut le titre d’Émailleur et Pensionnaire du Roi. Il réalisa cette même année les célèbres almanachs de Louis XV conservé à la Wallace collection.


Il fut nommé Juré de sa guilde de 1744 à 1746 et travailla sur les chantier des chateaux de Bellevue et de Choisy aux cadrans d'horloges.
En 1747, il signa un autre de ces chef-d'oeuvres conservé à Versailles, provenant probablement des collections royales :

Vue de la bataille de Fontenoy dédié au Roy, le 11 mai 1745
Martinière Antoine Nicolas, miniaturiste

A Paris, il résida rue Neuve Nôtre Dame (1736), rue des Ursins (1738), rue Dauphine (1740) et enfin rue des Cinq Diamants (de 1741 à sa mort).

Il fut le fournisseur des meilleurs horlogers de son temps, notamment Julien Le Roy dès 1731, Melchior Bonnaventure Balthazar, Louis Jouard, Jean-Baptiste Baillon à partir de 1740,

pendule à l'éléphant
Baillon Jean-Baptiste III, horloger,
cadran émaillé de Martinière
Donation Duchesse de Windsor
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

mais aussi Étienne Le Noir, Gilles l'Ainé, Joachim Bailly, Jean Moisy, Lange de Bourbon (fabricant de baromètres) et bien d'autres, tant en province qu'en Suisse pour la maison Funck à Bern.

Pendule - cartel
Bastien, horloger
Martinière, émailleur
Legs de M. César Mange de Hauke
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

En 1775, le supplément des Tablettes de la Renommée le signale comme étant encore en activité.
Il meurt, à Paris, le 2 septembre 1784, rue Quicampoix.

Bibliographie : "European Clocks in the J. Paul Getty Museum", The J. Paul Getty Museum, Los Angeles - 1996

Joseph Joachim Bastien, horloger actif à Paris

Horloger à Paris, actif de 1731 à 1754
Reçu maître horloger en 1737

Joseph-Joachim Bastien est un horloger connu sous le règne de Louis XV. Il signait "Bastien à Paris".

Natif de Mons en Hainaut, il est cité exerçant dans l'enclos de Saint-Germain des Près entre 1731, année ou il prit en apprentissage Anne Clément, fils d'horloger, et jusque vers 1750.
L'enclos de Saint-Germain des près, lieu privilégié pour les ouvriers libres, constituait souvent une première étape pour les artisans nordiques arrivant à Paris.

Il fut reçu maître horloger en 1737.

Joseph-Joachim Bastien mit au point un échappement à ancre « enveloppante » à écartement réglable par vis micrométrique, construit selon les indications de Henri Enderlin en 1731, décrit par sa communication dans le « Journal de Trévoux » de Janvier 1737.

En mars de cette année la, le Mercure français vantait sous le titre Explication des effets d'une pendule extraordinaire une oeuvre qu'il exposait (son chef d'oeuvre de maitrise ?).
Celle-ci marque les secondes, sonne les quarts, elle est à équation marquant l'heure vraie et moyenne, un demi-cercle donnant les jours et les mois, les phases de la Lune. Une roue annuelle marque les levers et couchers du soleil et les signes du zodiaque.

Très probablement le mécanisme passé en vente à Drouot
Signé BASTIEN à Paris


En 1751, on le retrouve horloger rue Mazarine et toujours à la même adresse en 1780 comme ancien horloger.

Sa carrière et son oeuvre reste largement méconnue, même s’il dût avoir des commandes importantes et probablement même royales, comme en témoignent les fleurs de lys apposée sur certains de ses cadran comme le cartel de Versailles dont l'émail est l'oeuvre de Antoine-Nicolas Martinière, pensionnaire du roi.



Cartel rocaille au lion, à l'aigle ou au Phénix (?)
Bastien à Paris, Horloger
Martiniere, émailleur & pensionnaire du roi
Legs de M. César Mange de Hauke, 1966

Il eut probablement le comte de Charolais parmi ses clients.

En 1754, il est nommé expert pour la réception de l'horloge du beffroi d'Amiens réalisée par l'horloger Mauvoisin d'après un modèle approuvée par Julien Leroy, horloger du roi.

Pour ces caisses d'horlogerie, il travailla avec Nicolas Lesueur (vers 1720-1770), maître Fondeur-doreur à Paris, en particulier pour un exemplaire du cartel au Point du jour, d'après un modèle qui aurait conçu pour le roi vers 1728-1734.



Cartel dit au Point du jour
Bastien à Paris, horloger
Nicolas Lesueur, bronzier (attribué)
Ancienne collection Galerie Perrin

J'ai retrouvé sa mention de décès dans le journal de Paris du 22 janvier 1785, indiquant l'apposition de scellés au domicile du sieur Bastien, ancien maître horloger, rue Mazarine.

Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) Bronzier de la Couronne

Note biographique :

A la fois sculpteur, ciseleur et fondeur, Pierre-Philippe Thomire sera la grande figure des métiers du bronze à la fin du règne de Louis XVI puis sous l’Empire et la Restauration.
Il sera l'un des grands représentants du style néo-classique dans les arts décoratifs de son époque.

La dynastie des Thomire commence avec le fondeur Luc-Philippe (mort en 1783) et son frère Nicolas (mort après 1774), tourneur en cuivre rue de la Pelleterie.
Ce dernier aura un fils, Louis Thomire (1757-1838), ciseleur-sculpteur en bronze à la manufacture de Sèvres.

Luc Philippe Thomire aura lui pour fils Pierre Philippe qui nous intéresse, né à Paris le 6 décembre 1751.

Une formation de sculpteur puis de bronzier

Ce dernier étudie d'abord la sculpture à l’Académie de Saint-Luc à partir de 1765 sous la direction d'Augustin Pajou et de Jean-Antoine Houdon.
Vers 1770, il devient élève dans l'atelier du bronzier Pierre Gouthière (1732-1813).
Il sera reçu maitre bronzier en juillet 1772.
En 1775, il travaille avec Jean-Louis Prieur (1732-1795), à qui l'administration royale a commandé les ornements en bronze du carrosse du sacre de Louis XVI.
Installé à son compte dès 1776 rue Saint-Martin, il sera après la faillite de Gouthière, au milieu des années 1780, le ciseleur le plus réputé de la capitale.
Collaborant avec les meilleurs sculpteurs (Houdon, Boizot) ou ébénistes (Benneman), il succède le 17 juillet 1783 à Jean-Claude Thomas Duplessis (1730-1783), comme bronzier de la Manufacture de Sèvres.
Il participe à d'importantes commandes royales sous la direction de Jean Hauré (1739-après 1796) et devient fournisseur régulier pour le garde-meuble de la Couronne.

Thomire, fournisseur du garde-meuble de la Couronne

Parmi ses principales livraisons pour la cour, on peut citer :
en 1785, le candélabre de l'independance américaine pour Versailles,
en 1786, les chenets aux spinx du salon des nobles de la reine à Versailles et ceux aux lions pour le salon de la Paix,
en 1787, les bronzes dorés des vases de Mars et Minerve pour la salle du conseil à Versailes, du serre-bijoux de Schwerdfeger, offert par la ville de Paris à Marie-Antoinette et ceux du serre-bijoux de la comtesse de Provence, les bras de lumière pour le salon des jeux de la reine à Saint-Cloud et ceux pour le salon des jeux de la reine à Compiègne,
en 1788, les bras de lumières pour la chambre de Louis XVI au château de Saint-Cloud et les bronzes de la pendule aux vestales de la reine...

Il passe tant bien que mal la période difficile de la révolution ou il continue de vendre ses productions au marchand-mercier Martin-Eloy Lignereux tenant boutique à Paris pour Daguerre expatrié à Londres.

Thomire, fournisseur de leurs Majestés impériales et royales

L'Empire sera l'autre grande période faste de la Maison Thomire. Le 12 novembre 1804, Lignereux vend à Thomire son fonds de commerce parisien, avec son stock d'ébénisterie et d'objets d'art.
Thomire s'associe alors avec ses deux gendres, André Antoine Beauvisage (1767-après 1846), époux de sa fille Jeanne Rosalie (1776-?) et Louis-Auguste Carbonnelle (1774-1864), époux de sa fille Antoinette (1779-1863), ainsi qu'avec Antoine François Duterme (?-?), ancien employé de Lignereux, sous le nom de " Thomire, Duterme & Cie ".
La nouvelle société installe sa boutique rue Taitbout et conserve son atelier du 7 rue Boucherat dans le quartier du Marais.
En 1806, il est le premier bronzier à participer à l'Exposition des Produits de l'Industrie, ou il reçoit une médaille d'or.
Idem en 1809, ou il obtient le brevet de fournisseur de leurs Majestés impériales et royales.
Il réalisera alors les bronzes du vase du mariage de Napoléon Ier et Marie-Louise d'Autriche, de la colonne d'Austerlitz en l'honneur de la campagne de 1805 (Musée de Versailles)
Il livrera entre autres les berceaux et bercelonnette du roi de Rome (Musées de Fontainebleau et Vienne).

Thomire et Cie, la fin d'une dynastie

En 1815, l'association avec Duterme prend fin, et l'entreprise prend le nom de " Thomire & cie ".
Pierre Philippe Thomire se retire en 1823 à 72 ans mais continue à travailler comme sculpteur et exposera régulièrement au Salon jusqu'en 1834.
Louis-Philippe Ier le distinguera en lui remettant la croix de la Légion d'honneur le 14 juillet 1834.
Pierre-Philippe Thomire meurt à Paris le 9 juin 1843 à l'age de 92 ans.

Ses gendres et petits-enfants, perpetueront l'entreprise "Thomire & Cie" jusqu'à sa faillite en 1852.
Ses 3 petits enfants seront la dernière génération à la tête de l’entreprise, savoir Alphonse Louis Allard, époux d’Émilie Beauvisage, Gustave Fortuné Louis Allard et Hippolyte Antoine [Beauvisage-]Thomire.