mardi 14 janvier 2025

Laurent Félix, ébéniste parisien (actif de 1755 à 1787)

Reçu maître à Paris le 31 juillet 1755, cet ébéniste parisien exerça durant une trentaine d’années jusque vers 1787.
Il habita les rues de la Clef, du Puits-de-1'Hermite et enfin rue Saint-Victor, près de l’ancienne abbaye de ce nom.
En 1766, Laurent Félix est veuf de la dame Françoise Bouillon dont il avait un fils émancipé marié prénommé François, également menuisier-ébéniste, et un second, mineur, prénommé Denis.

Son estampille
Felix Laurent, ébéniste 3d209b751216c4bc7990e0252d4592cd

A la même époque, un dénommé Pierre-Charles Félix est également reçu menuisier-ébéniste le 24 décembre 1755 et habita rue et faubourg Saint-Jacques. J'ignore, pour l'heure, si ils ont un lien de parenté.

Sa production se compose de meubles d'ébénisterie, tels que commode, bureau et table à jeux, principalement de style Louis XV puis Transition.
Il signa un riche coffret à bijoux marqueté ornée de bronzes rocaille au couvercle frappé des armes de France ainsi que quelques exceptionnelles commodes plaquées de laque (l'une vente Christie's, collection Mrs Henry Ford).


Pour ce type de meuble, il dut collaborer avec l'ébéniste et marchand Adrien Delorme car on retrouve leur double estampille sur le bâti d'une autre commode semblable plaquée de laque (ancienne collection du comte Sapia di Lancia).

En 1771, il insérait une annonce dans les Petites Affiches pour vendre « une châsse d’un nouveau goût, faite de bois de violette et garnie d’écaille avec des figures et autres embellissements de fonte».

Par le hasard des donations, le Musée de Versailles conserve un bureau plat de cet ébéniste, plaqué de palissandre, amarante, bois de rose et de violette, transformé au 19e siècle entré à Versailles en 1966 avec le legs de la générale Cadiot. (non illustré, non exposé).

vendredi 10 janvier 2025

Pierre Gillier, maître menuisier en siège

Fils du compagnon menuisier Pierre Gillier et de Marie-Claude Chapeau, il épousa en 1732 Marie-Anne Jouanneau, fille d'un compagnon menuisier.

Il obtient sa maîtrise en 1749, demeurant alors rue de Cléry, à l'enseigne de la Teste d'or, où il continua d’exercer jusqu’en 1773.

Il prit part à un procès contre des ouvriers chaisiers pour délit de coalition. Il avait employé un certain Tassilly, soldat invalide, accusé d’être l’un des instigateurs de ce mouvement de grève illégal.

Son estampille

Sa production connue est rare mais présente des sièges riches et de belle qualité.

Le musée Nissim de Camondo possède un ensemble de 8 fauteuils et d'un canapé Louis XV à dossier à la reine richement sculpté et garni de tapisserie d'Aubusson.



Le mobilier national conserve également de lui une suite de 6 fauteuils à la reine sculptés de fleurs et feuillages.
D'autres fauteuils portant son estampille sont présents au palais de Justice d'Orléans..

jeudi 9 janvier 2025

Antoine Ruette (1609-1669), Relieur du roi


Cet arisan du livre est né le 5 février 1609. Il était le fils de Macé Ruette (1584-1644), également relieur du roi.
Il commence son activité en juillet 1637, année ou il est reçu maître relieur et libraire avec affranchissement de la Guilde de Saint-Jean en qualité de papetier.
Il fit sa réputation avec ses décors de reliure « au semis » et aux fers filigranés.
Au décès de son père en 1644, il reprend son atelier situé rue Saint-Jean-de-Latran à Paris, devant la fontaine Saint-Benoît.
Après avoir travaillé pour Richelieu, Anne d'Autriche, Mazarin, Fouquet, il devient relieur du roi Louis XIV, pour lequel il exécute des reliures ordinaires.
Il fournira également Anne Hyde, duchesse d'York.
Antoine Ruette est aussi l'éditeur de livres religieux, parmi lesquels deux Offices de la Semaine sainte, parus en 1644 et 1661 - ouvrages qu'il imprime et relie dans ses propres ateliers.
Il meurt en 1669. Claude Le Mire lui succède alors au titre de relieur du roi.

Antoine Ruette, relieur du roi Ruette+006
Office de la sainte-semaine,
reliure dite aux semis au monogramme couronné de Louis XIV. 1661
reliure de l'atelier de Antoinne Ruette.

Les Lanson, Gainiers Layetiers de la reine

J’ai trouvé peu de chose sur ces artisans, tous les compléments seront les bienvenus.
La famille des Lanson, qualifiée de gainiers-layetiers, travaillait déjà pour le Grand Dauphin.
Les membres de cette famille livrèrent ensuite les reines Marie Leszczynska, les dauphines de France et Marie-Antoinette.
Ils étaient réputés pour les fermetures garnissant leurs œuvres.

L’une de leur adresse fut rue Phelipeaux à Paris. Il s’agit probablement de l’atelier de Antoine Lanson, actif à l’époque de Marie-Antoinette.
la marque spécifique de ce dernier serait un A et L séparé par un coq.

Lanson, Gainier Layetier de la reine Coffre27

L'autre marque connue de cette famille est celle de deux L séparés par un coq.

Lanson, Gainier Layetier de la reine Fainer10

Les gainiers sont les artisans qui doublent et garnissent les boites, écrins, écritoires, étuis, fourreaux d’épée et de pistolets, et autres ouvrages en étoffes, cuirs et peaux de chiens de mer …
Parmi les plus célèbres gainiers du 18e siècle, on citera Jean-Claude Galluchat qui laissa son nom à cette matière précieuse.

Les statuts de cette communauté remontent à 1326 ou ils sont alors qualifiés de Maitres gainiers, fourelliers et ouvriers en cuir bouilli.
Ils reprirent ensuite progressivement une partie de l’activité des Layetiers-Ecriniers.

A l’article « Coffre », l’Encyclopédie précise :
Coffre, (Layetier & Gainier.). Espèce de caisse de bois [Layette], ordinairement couverte de cuir, fermante à clé, & servant à serrer les hardes, linge, &c. Il y a des coffres-forts faits de bois, mais fortifiés de plusieurs bandes & liens de fer …/…
Ce sont les Layetiers qui font les coffres de bois simples, qu'on appelle plus exactement caisses. Ce sont les Gainiers qui font les coffres couverts. Ce sont les Serruriers qui font ou qui garnissent les coffres-forts.


Chaque maitre gainier devait posséder un poinçon ou estampille propre à marquer ses ouvrages et dont l’empreinte était déposée auprès du procureur du roi au Chatelet.
Le brevet de maitrise coutait 40 livres et le poinçon 400 livres (200 livres pour les fils de maitre).
Suite à un édit du 11 août 1776, les coffretiers-malletiers-bahutiers ne formèrent plus qu’une même communauté avec les gainiers auxquels ils sont réunis.

Sources : Almanach Dauphin, 1777.
Marie-Antoinette à Versailles, le goût d'une reine - ‎Bordeaux, Musée des arts décoratifs - 2005