mercredi 16 avril 2025
Olivier ou Ollivier, tabletier du roi
Il fabriquait des tabliers ou plateaux pour jouer aux échecs, aux dames, au tric-trac, et les pièces ou jetons nécessaires pour y jouer ainsi que des billes et boules de billard, des crucifix en buis et ivoire ce qui leur valut également le nom de "tailleurs d'images d'ivoire" ainsi que de nombreux objets usinés sur tour comme les bâtons ou cannes de marche, les montures de cannes, lunettes et lorgnettes, les tabatières et boites à savonnettes...
Ils étaient autoriser à utiliser l'ivoire et les bois durs comme le buis, l’ébène, le noyer, le merisier ou l'olivier...
Sous le nom générique de Olivier ou Ollivier, on trouve une famille d'artisans parisiens qui se succédèrent comme tabletiers du Roi pendant plus d’un siècle, de 1678 à 1785.
Attachés au service du Garde-meuble et des Menus-Plaisirs, ils livrèrent à la Cour des billards, des trou-madame, des tables à jouer, parfois en laque et en bois des Iles.
En 1678, le sieur Ollivier, tabletier, livrait à Versailles diverses fournitures, et à Saint-Germain-en Laye un trou-madame et plusieurs billards.
On retrouve trace de livraison à Versailles en 1725, ou le tabletier Olivier livre pour l'infante d'Espagne, fiancée du roi, 6 petites queues de billard en bois des Indes à masse d'ivoire, un bistoquet, 12 petites billes d'ivoire et la régle du jeu sur un tableau encadré de bois peint. Cet ensemble accompagnait le billard livré par le sieur Chardin (père du célèbre peintre).
Plus tard au château de Choisy sous Louis XV, le sieur Olivier, tabletier livrait " deux garnitures pour le jeu de brelan, composées chacune de 5 boîtes d'ivoire de différentes couleurs, une autre pour le jeu de quadrille..."
Ils travaillèrent également pour les marchands mercier comme Hébert, qui livra aussi la cour sous Louis XV.
L'un d'entre-eux, Étienne Olivier, exerçait rue des Arcis vers le milieu du règne de Louis XV.
Il a signé de l’inscription Olivier sculpsit un coffret en marqueterie que possède le musée de Cluny et qui renferme «l’estalon des mesures à l’huile» commandé en 1742 par la communauté des maîtres chandeliers-huiliers de Paris.
Parmi les tabletiers de ce nom, on retrouve :
entre 1666 et 1737, Barthélémy Ollivier, marchand et maître peignier tabletier, originaire de Picardie, époux de Antoinette Largillier puis de Suzanne Hadancourt et Suzanne Thiboust
entre 1697 et 1706, Julien Ollivier, maitre tabletier, créancier du conseiller au parlement Auguste de Harlay,
entre 1699 et 1732, Jean Olivier, maître peignier-tabletier, juré de sa communauté, installé rue des Arcis,
entre 1702 et 1731, Louis Ollivier, marchand et maître peignier tabletier à paris, époux de Marie Thérèse Lescombat,
en 1719, Louis Olivier, marchand peignier tabletier, père de François, compagnon tabletier, marié avec Marie-Jeanne Barbier,
entre 1731 et 1765, Julien Etienne Olivier, maître et marchand peignier tabletier,
entre 1758 et 1761, Louis-Alexandre Olivier, maître tabletier, rue aux ours à Paris, époux de Catherine Viel,
en 1772, Jean-Louis Olivier, maître tabletier décédé, époux de Marguerite Jacqueline Paris et père de Marguerite Jacqueline leur fille mineure.
L'Almanach du Commerce mentionne encore deux ébénistes du même nom, prénommés respectivement Pierre-François et Jean-François, qui résidaient, à l’époque du Directoire (1799), dans le voisinage l’un de l’autre, rue du Faubourg Saint-Antoine, nos 225 et 250.
Le premier se retira des affaires en 1807. Le second mourut en 1816.
Sources :
Les ébénistes du XVIIIe siècle, Salverte.
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers - Diderot & D'Alembert
Le mobilier francais du XIXe siècle, Ledoux-Lebard
Minutier central des notaires, Archives nationales
Versailles au temps de Louis XV, Alfred Marie, Jeanne Marie
mercredi 9 avril 2025
[Benoit] Georget (vers 1739-vers 1819), serrurier royal ?
Il eut un frère, prénommé François Sébastien, également serrurier, mort en 1783, époux de Jeanne Masson.
Il fit sa réputation de la fin de l'ancien régime jusque sous la Restauration des Bourbons.
Le Mercure français en décembre 1777 indique que " Le sieur Georget, serrurier, rue des précheurs, a inventé de nouvelles serrures, faites pour garantir de toutes craintes des rossignols & autres tentatives des voleurs : elles ont été honorés de l'approbation de sa Majesté, de celle du magistrat de la police, et de l'académie d'architecture."
En 1778, la Gazette de France relate qu'il est honoré des suffrages de l'Académie des sciences pour ses inventions de sûreté.
Selon Havard dans son Dictionnaire de la décoration, ses inventions furent " très bien accueillie de S.M. Louis XVI, auquel l'artiste à eu l'honneur de présenter ses serrures et verrous de sûretés. Il a eu l’honneur d'en livrer et d'en poser chez les ministres et les magistrats le plus distingués de Paris. L’Académie des sciences a donné à l'auteur de cette découverte une approbations qui lui a fait beaucoup d'honneur".
Il passe en vente une serrure aux emblèmes royaux datée de 1779.
Pourrait-elle être l'une de celle présentée au roi et avoir fait partie de ses collections ?
![[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur12](https://i.servimg.com/u/f86/18/13/48/94/serrur12.png)
![[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur11](https://i.servimg.com/u/f86/18/13/48/94/serrur11.png)
![[Benoit] Georget, serrurier de Louis XVI ? Serrur10](https://i.servimg.com/u/f86/18/13/48/94/serrur10.png)
Serrure de maîtrise aux armes du roi Louis XVI.
Couronne et bouton, en bronze doré, entrée à secret.
Dessin de l’entrée de la serrure RdF, pour ROI de FRANCE.
Gravé à l’intérieur de la serrure FAIT PAR GEORGET SERRURIER DE PARIS RUE DES PRESCHEUR EN 1779.
France, époque du XVIIIe siècle. 15,5 x 8,7 cm
vente le Mercredi 16 Avril 2025, Paris, Fraysse & Associés
En 1783, installé rue des Gravilliers, il exposait certaines de ses serrures perfectionnées au Salon de la correspondance.
Entre 1789 et 1808, il est cité aux 50 et 79, rue Saint-Denis.
En 1806, Il reçoit une mention honorable au salon de l'industrie.
En 1810, installé au 7 rue du Harlay, près le Palais de Justice, on parle encore de lui pour ses serrures à doubles clés et à cache-entrée. Il perd son épouse née Louise Léon.
Il est encore cité en 1819 pour une médaille d'argent décernée par le roi Louis XVIII, exerçant alors rue de Castiglione.
En 1820, L'observateur du cimetière du Père la Chaise de François Marie Marchant de Beaumont, indique que M. Georget, habile mécanicien, et serrurier de Louis XVI [sic] repose au père Lachaise.
Son fils lui succéda, on le retrouve au moins jusqu'en 1829, serrurier-mécanicien, au 22 rue de Castiglione ou il est dit qu'il est fils et héritier d'un célèbre serrurier-mécanicien sur les traces duquel il se fait gloire de marcher.
Les Francastel, menuisiers de la chambre et des Menus-Plaisirs du roi.
Né en 1725, fils de Charles Francastel, entrepreneur de bâtiments rue Saint-Denis, ce menuisier fit enregistrer ses lettres de maîtrise le 26 juillet 1743.
il travaillait dans l’atelier paternel quand il épousa Claire-Élisabeth Pleney, fille de Antoine Pleney, menuisier de la Chambre du roi.
En 1751, il obtint la survivance des fonctions de son beau-père, qui lui céda son établissement rue Montmartre, près des boulevards. En exercice en 1756, Il mourut en 1758, âgé seulement de trente-trois ans laissant pour enfants : Charlotte Elizabeth, épouse de l'horloger Furet, Jean Baptiste Antoine, Jean Pierre, Charles Dominique et Jean Baptiste Nicolas.
Chargée à ce titre des travaux que nécessitaient les fêtes et cérémonies de la Cour, elle fournissait aussi à l’occasion des sièges et couchettes, des meubles de commodité, des tables, buffets et armoires de chêne ou de hêtre dont 2 toilettes en beau bois de Hollande, à dessus brisé et à pieds pliants, qui lui furent commandées en 1770, pour servir durant le voyage de Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.
fils des précédents, né en 1749, il eut la survivance de l’office de menuisier de la Chambre du roi le 8 août 1751, puis la retenue définitive le 29 septembre 1759.
Il devint menuisier de la Chambre et des Menus-Plaisirs en succession de sa mère en 1770, qui lui transmit son fonds par acte notarié du 20 octobre 1771.
Marié à Sophie Elizabeth Lorphevre vers 1781, il demeurait rue du Faubourg Saint-Denis, n° 29, quand il mourut en septembre 1787.
Certaines circonstances sont citées comme la naissance de Madame Royale en 1778, celle de Louis XVII en 1785, ou en tant que menuisier de la Chambre et des menus plaisirs du roi, il participe en réalisant des structures provisoires en bois pour les feux d’artifice par exemple..
Il a également fourni les cercueils de Madame Sophie décédée en 1782 ainsi que ceux des filles du comte d’Artois décédées l’année suivante.
En dehors de ces ouvrages de menuiserie, il exécuta des bordures de cadres pour le roi, et des pièces d’ameublement telles que lits, écrans et fauteuils sculptés.
En 1773, il fut également attaché à la maison du comte et de la comtesse d’Artois comme menuisier de la chambre pour lesquels il exécuta deux établis de tour dont l’un à guillocher et l’autre à pointer en acajou, une chaise en bois de noyer à dossier et divers accessoires de rangement pour leurs appartements de Versailles.
Parmi ces œuvres survivantes, on peut citer la menuiserie du grand baromètre de Louis XV et Louis XVI (1772-1776) sculpté par Jean-Joseph Lemaire et doré par Simon Mazière (Musée de Versailles).
Frère du précédent, il fut reçu maître charpentier en 1778 et résida rue du Faubourg Montmartre à la Boule-Rouge avec son épouse Charlotte Margueris.
Après la chute de la monarchie, au mois de septembre 1792, il entreprit, dans les jardins du Temple, des travaux destinés à prévenir une possible évasion de Louis XVI.
Il était encore attaché au service du Garde-meuble en 1794.
lundi 7 avril 2025
Jacques Tramey, ébéniste
L'ébéniste Jacques Tramey travailla d'abord comme artisan libre au faubourg Saint-Antoine, quand une saisie de ses ouvrages pour contravention aux privilèges corporatifs lui fit solliciter des lettres de maîtrise qu’il obtint le 6 octobre 1781.
jeudi 3 avril 2025
Edme Chollot (vers 1695 - après 1774), menuisier en bâtiment
Reçu maître menuisier en bâtiment en 1723, Edme Chollot exerça rue des Gravilliers jusqu’en sa quatre-vingtième année.
En 1774, il devenait tuteur de la mineure Françoise Elisabeth Chollot, fille de Jean Edme Chollot (son fils ?), maître menuisier décédé, et de Louise Gabrielle Françoise de Montigny.
Il laissa une production composée de tables-consoles de bois doré, estampillée E.CHOLLOT, allant du style rocaille au style Louis XVI.
Il collabora occasionnellement avec le menuisier en siège Nicolas Heurtaut.
Son estampille est une rareté. En effet, les menuisiers en bâtiment qui réalisaient tous les éléments "immeubles" tels que boiseries, trumeaux, tables-consoles, armoires de lambris n'étaient pas obligés d'apposer leur estampille sur leur production.
Un exemple de sa production d'époque Transition Louis XV-Louis XVI.
Oeuvres en collections publiques :
- Une paire de console, Église paroissiale, Saint-Viatre
- Une console d'époque Louis XVI, Cathédrale Saint-Pierre, Beauvais
Sources :
Les ébénistes du XVIIIe siècle : leurs œuvres et leurs marques, Salverte
Le mobilier français du XVIIIe siècle, Kjellberg
Famillesparisiennes.org
lundi 31 mars 2025
François Bayer, maitre ébéniste en 1764
Il migra ensuite rue Saint-Honoré puis rue de Taranne au faubourg-Saint-Germain vers 1777.
Manquant de capitaux et endetté, son activité périclita. Il fit faillite en 1780 et 1781 et dût revendre son fonds de commerce. Son atelier se situait alors rue du colombier.
Installé ensuite rue Montmartre jusque vers 1785, Bayer se consacra principalement à la restauration de meubles aidé de son épouse, Jeanne-Honorine Parent, dont il eut sept enfants.
Il est encore cité seul comme ébéniste en juin 1797 vivant au 10 rue Ponceau, date à laquelle on perd sa trace.
Sa production estampillée principalement connue entre 1764 et 1780 s’inscrit dans le style transition puis Louis XVI.
Elle se caractérise par des marqueteries raffinées d’instruments de musique et de fleurs ou géométriques dans le gout « grec ».
Ses talents lui valurent des clients de marque, tels que la comtesse de Custine ou les comtes de Brancas et de Saint-Cyr.
Il sous-traita pour des marchands comme Boudin, Delisle, Rivière, Francq, Lefèvre, Santaire, et des tapissiers tels Bigeon ou Eby. Il collabora avec d'autres ébénistes comme Denizot ou Bavant.
Dans les années 1770, il fit également partie des sous-traitants de Gilles Joubert, fournisseur officiel du garde-meuble.
L'inventaire de Joubert dressé après le décès de son épouse en 1771, fait état " d'une somme de 106 livres due à Bailler ébéniste ".
Les ébénistes du XVIIIe siècle : leurs œuvres et leurs marques, Salverte
Le mobilier français du XVIIIe siècle, Kjellberg
Famillesparisiennes.org
vendredi 21 mars 2025
Charles Munier (1802-après 1863) tapissier, miroitier et fabricant de meubles
Charles-Auguste Munier est né le 25 juillet 1802. Il fut actif à Paris de 1828 à 1863. Il devint tapissier, miroitier et fabricant de meubles en succédant en 1828 à l'ébéniste Jean-François Moulin dont il reprit l'atelier au 41-43 rue Meslay puis passa rue Montmartre de 1830 à 1863.
Ses différentes marques au pochoir à l'encre furent alors :
- Ch. MUNIER, 160, rue Montmartre, Tapissier Fabricant de meubles.
- 163 rue Montmartre / Ch. Munier / Tapissier / Fabt de Meubles / Maison à Marseille.
On connait de lui quelques meubles de style Boulle d'après Cressent.
Bureau estampillé de Charles Munier
doc Christie's
Vers 1840, il obtint le titre de fournisseur de mobilier de la Couronne.
Dans les faits, il fut essentiellement tapissier pour le garde-meuble. Son atelier recouvrit ou restaura de nombreux sièges sortis d'autres ateliers de menuisiers comme Larivière, Bellangé, Jacob-Desmalter... notamment pour Versailles, le Grand et le petit Trianon, les Tuileries ou Meudon.
Il livra des sièges pour l'opéra de royal de Versailles (1838) et l'importante série de banquettes et tabourets néogothiques pour les salles des croisades (1840).
Bibliographie : Denise Ledoux-Lebard . Le Mobilier francais du XIX siecle, Dictionnaire des ébénistes et menuisiers.
jeudi 20 mars 2025
Antoine-Nicolas Lesage (1784-1841) Marchand-ébéniste
D'abord installé au 2 boulevard des Italiens de 1812 à 1821, il devint directeur de l'"Union des arts" au 2 rue Grange-Batelière, un magasin d'ameublement ouvert jusque 1837 puis il migra au 11 rue Chaussée d'Antin sous l'enseigne Lesage et Granvoinet.
Il fit faillite en 1839.
L'une de ses estampilles

Lesage fut l'un des plus importants marchands Parisiens sous la Restauration, vendant les productions de Rémond ou Jeanselme comme en témoigne cette description de son magasin :
"l'on trouve réuni dans ce bel établissement tout ce que la mode peut enfanter de plus gracieux et de plus recherché, soit meubles en bois indigènes et exotiques, bronzes, dorures, pendules, candélabres, etc. On y fait aussi tout ce qui concerne l'ameublement, comme sièges, draperies, couchers, rideaux, et l'on y trouve de même des étoffes pour meubles, en sorte qu'il est possible d'y faire en un seul instant emplette du plus beau mobilier. C'est, en un mot, une de ces maisons qu'on ne saurait trop recommander pour l'assortiment rare et précieux qu'offrent ces vastes magasins en produits de nos meilleures fabriques."
Il reçut des commandes du Garde-Meuble de la Couronne pour les palais de Saint-Cloud, de Trianon, des Tuileries, de Meudon, de Louis-Philippe pour ses demeures du Palais-royal et de Neuilly ainsi que de la Duchesse de Berry pour son chateau de Rosny.
Quelques œuvres en collections publiques :
A Versailles :
- Table à ouvrage livrée aux Tuileries sous la restauration, déposé par le Mobilier National à Trianon sous-bois.
- Bureau plat acheté au marchand Lesage en 1837, placé dans le cabinet de travail de la reine Marie-Amélie au Grand Trianon.
- guéridon, Donation sous réserve d'usufruit de la duchesse de Windsor, 1973 (non exposé)
- guéridon, Donation sous réserve d'usufruit de la duchesse de Windsor, 1973 (non exposé)
Au Mobilier national :
- Étagère portant marque des Tuileries et de l'Elysée-Bourbon sous la restauration
mardi 18 mars 2025
Charles Adolphe Masson, ébéniste à Versailles
Il s'installa comme ébéniste à Versailles sous la monarchie de juillet au 12 avenue de Paris.
Il est cité en 1844 lors de l'exposition des produits de l'industrie française ou il reçoit une mention honorable du jury.
Il produisait des commodes, des encoignures, jardinières, bureaux, consoles et divers cadres de glaces.
Certains de ses meubles plaqués de bois de rose en marqueterie étaient enrichis de plaques de porcelaine dans le gout "Pompadour".
En septembre 1844 lors d'une exposition dans les galeries de l’hôtel de ville de Versailles, il présenta un meuble jardinière en marqueterie garni de bronze doré.
Il reste essentiellement connu pour une livraison qu'il fit en mai 1846 pour les appartements du grand Trianon.
La couronne lui commande en effet un exceptionnel ensemble composé d'une console et de deux commodes de forme régence ornées de marqueterie en ébène et cuivre dans le gout de Boulle.
En juin de la même année, il complétera l'ensemble de deux tables de chevet carrées à tablette d'entrejambe ouvrant à un tiroir et une porte en abattant (sorties en 1902).
Cet ensemble était initialement placé sous Louis-Philippe dans la grande chambre du nouvel appartement des souverains au Grand Trianon. Il passera ensuite au Trianon-sous-Bois et à la chapelle pour la console. Très abîmés, les meubles ne sont pas remis en place lors des réfections et remeublements de 1966.
Les commodes seront restaurées en 1996 par le Service de restauration des musées de France puis la console en 1998 par l'atelier de menuiserie-ébénisterie du château de Versailles et finalement replacées dans la chambre à coucher de la Reine des Belges.
Biblographie :
P. Arizzoli-Clémentel et J.-P. Samoyault, Le Mobilier de Versailles, Chefs-d'oeuvre du XIXe siècle, Dijon, Faton, 2009, cat.171, p. 438-441, repr.
mardi 11 mars 2025
Antoine Galliard, Gaillard ou Gailliard, menuisier ébéniste
Reçu maître le 19 septembre 1781, cet artisan du bois exerça rue Saint-Nicolas au faubourg Saint-Antoine jusque vers 1787 puis au 18 rue de Charenton. Il y vivait avec sa femme Marguerite-Reine Vaconet et sa fille Madeleine.
Son estampille
Antoine Gailliard, vu la date tardive de son admission à la maîtrise, n'a d'abord fabriqué que des sièges et des bois de lits de style Louis XVI.
Il a livré des sièges pour le château de la Roche-Guyon au duc Louis-Alexandre de La Rochefoucauld-d’Enville.
Sa production est alors de belle qualité, de forme classique, ornée de sculptures d'acanthes et de rosaces.
Bergère en gondole d'époque Louis XVI
Estampillée A.GAILLIARD
A la révolution, il semble avoir profité de l'abolition des corporations pour produire quelques meubles d'ébénisterie tels que commode ou bureau à cylindre.
Passé la tourmente, il travailla pour le garde-meuble impérial. Ce dernier lui commanda en 1811 plusieurs mobiliers de salon et de salle à manger pour le service des grands-officier de la couronne.
Il travailla également avec des tapissiers et marchands de meubles comme Trinzius, Bonnet, Balassée ou Jacquemart.
La chute des commandes à la fin de l'empire l’amena à la faillite en 1815.
Les collections du château de Versailles conserve de lui une suite de 4 chaises d'époque Louis XVI couvertes de velours d'Utrech dont l'historique n'est pas connu (non illustrées, non exposées).
Le Mobilier National a déposé au Trianon-sous-bois deux chaises d'époque Louis XVI lors du remeublement souhaité par le général de Gaulle en 1968.


Chaise en acajou estampillée A.GAILLIARD
portant la marque des Tuileries sous la Restauration
Collections du Mobilier National
Enfin deux chaises louis XVI en cabriolet sont conservées à la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais.

Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - 1934
Le Mobilier Français du XVIIIème siècle - Pierre Kjellberg - 2008
Le Mobilier Français du XIXe siècle - Denis Ledoux-Lebard - 2000
dimanche 9 mars 2025
Jérôme, Jesrome ou Hiesrome Martinot (1671-1724 ou 1725), valet de chambre horloger ordinaire du roi
Il eut une soeur, prénommé Catherine, mariée au diamantaire Nicolas Marion ou Marcou.
Il entra au service de la cour en survivance de son père Jean Martinot, déjà valet de chambre-horloger ordinaire du roi et Gouverneur du Grand Horloge du Palais.
Il exerça par quartier aux côtés de ses cousins Henri, Claude et Jacques Martinot et de Augustin-François Bidault.
A ce poste il gageait 395 livres, dînait à la table des valets de chambre et était des premières entrées de la chambre et du cabinet du roi dont il remontait la montre et toutes les pendules des appartements matin et soir.
Il se fit une spécialité des sphères mouvantes dont il réalisa 5 exemplaires.
Le 28 février 1701, il en présentait une au roi de sa composition aidé de l'ingénieur et fabricant d'instrument de mathématique Thomas Haye.
Dans sa Description des Chateaux et Parcs de Versailles de 1715, Jean-Aimar Piganiol de La Force la signale dans le billard du roi* ainsi décrite :
"c'est une sphère armillaire, qui par le mouvement de ses cercles imite celui des cieux, principalement du premier mobile, du soleil et de la lune ; & ... représente la situation apparente du ciel... il y à du gout jusque dans les ornements qui en composent le pied. Les quatre Éléments y sont représentés par quatre figures humaines**... Pour rendre cette sphère plus complète, on a mis sur l'estrade au pied de la machine une boussole pour l'orienter. Elle a environ six pouces de diamètre, & est orné d'un portrait du roi en forme de soleil, avec cette devise inscrite sur un ruban qui voltige autour des cheveux de sa majesté : Siffucit orbi."
(* En 1701, elle est dite placée dans le salon de la petite galerie. ** la terre & l'eau sont des figures de femmes, l'air & le feu des hommes.)
Il livra également une sphère à l'observatoire de Paris. Le seul exemplaire survivant de cette production est conservé à la BNF à Paris.
De son mariage avec Marie-Elisabeth Bedeau, il eut un fils Jean Martinot (1698-1780) qui aura la survivance de ses charges en 1719 et l'exercice au décès de son père.
Curieusement, bien que décédé en 1724 ou 1725, il est encore cité dans l'état de la France en 1727 avec son fils Jean en survivance pour le dernier quartier de l'année (septembre, octobre, novembre, décembre). Il touchait alors 600 livres de pension.
lundi 24 février 2025
François Potain père et fils, menuisier au service des bâtiments et du garde-meuble du roi
Francois Ier Potain le père & Francois II Potain le fils (1688-vers 1770)
François Ier Potain père exerça son activité de menuisier à Paris dans le quartier de Bonne-Nouvelle. Son atelier se situait rue Poissonnière.
Les comptes des bâtiments du roi mentionnent François Ier Potain comme menuisier fournisseur de la Couronne, il s'intitulait " Menuisier du roi ".
Le Garde-meuble lui commanda des tables à écrire et à jouer, des armoires, des buffets et des sièges « sculptés de quelques ornemens ».
En 1714, il livra douze châssis de paravents à la manufacture des Gobelins.
En 1715, Il exécuta au Château de Versailles différents travaux.
Il fournit pour l'appartement de madame Desmarets à Versailles six doubles châssis d'hiver.
A partir de 1728 François Ier Potain et son fils François II Potain, exécuterons des meubles pour la couronne, sous la direction de Antoine-Robert Gaudreaus devenu fournisseur officiel du Garde-meuble Royal à partir de 1726.
François II Potain, entra au service du Garde-meuble vers 1728, probablement par l'intermédiaire de Gaudreaus, Il est dit maître-menuisier-juré du roi.
Il demeurait rue Poissonnière et publia en 1717 un Détails des ouvrages de menuiserie pour les bâtimens, où l'on trouve les différens prix de chaque espèce d'ouvrage, avec les tarifs nécessaires pour le calcul de leur toisé.
Il exécuta deux bas d'armoires pour la chambre du roi à Compiègne, livra des tables à écrire en noyer à Marly en 1729 et en 1733 une table en bois de chêne. Il fit également des cadres pour les tableaux de Louis XV.
vendredi 31 janvier 2025
Michel Stollenwerck ou Stollewerck (vers 1700 - 1768), maître horloger
mercredi 29 janvier 2025
Ciceri ou Cicery, faiseur de baromètre de la famille royale
Ce fabricant d'instruments de mesure a signé ses œuvres à plusieurs reprises et de diverses manières, dont entre autres :
- "Cicery, Faiseur de Baromètre de la Reine et de Famille Royalle, Rue et faub.g St Antoine, Chez Mr Gervais à la Tête Noire"
- "Cicery faiseur de baromètres pour la famille royalle demre grande rue du Faubg St Antoine chez Mr Gervais à la Tête Noire à Paris."
- "Construit par Cicery faiseur de baromètres de Madame la Dauphine et de Madame la contesse de Provence en 1772, demeurant à Paris, Grande Rue du Faubourg Saint-Antoine à la Tête Noire. "
J'ai retrouvé mention d'un thermomètre à 2 tuyaux selon M. de Réaumur dans le cabinet intérieur du roi à Versailles en 1787, un autre est signalé dans la pièce de la vaisselle d'or voisine et encore un dernier dans son appartement à Marly en 1788.
En 1791-1792, les inventaires royaux citent également un baromètre construit par Cicery en 1773.
lundi 27 janvier 2025
Gervais-Nicolas Frichet (?-1837), menuisier-ébéniste impérial
Note biographique :
Cet ébéniste parisien s'installe en 1798 rue des petites-écuries, puis au 42 rue du faubourg saint Denis ou il exerce jusque vers 1815.
Il apparaît en 1806 dans les comptes du garde-meuble impérial pour la livraison de tables de jeu de quadrille, d'une commode, de fauteuils et toilette d'homme formant secrétaire.
En 1807, il livre divers meubles pour les appartements de fonctions de Fontainebleau.
La même année, il livre aux Tuileries 6 chaises au chiffre de Joséphine qui furent recouvertes de tapisseries exécutées par l'impératrice.
Il poursuivit ses livraisons impériales jusque vers 1813 et assura également la restauration de meubles anciens dans les palais.
Notre homme fut marié à Marie-Béatrix Gauthier dont il eut :
- Pierre Gervais (mort en 1848), ébéniste, marié à Clémence Plaine
- Marie Cécile, marié à Nicolas Derobe, ébéniste à Saint-Cloud
- Marie Joséphine.
L'oncle de sa femme était valet de chambre de Charles X et sa belle-mère chargé de l'entretien des meubles des Tuileries.
Il obtint le 15 septembre 1815 une place d'aide-garde-meuble au Palais des Tuileries puis de chef ébéniste.
Il décède à Saint-Cloud le 23 septembre 1837.
Son fils Pierre Gervais lui succéda comme chef ébéniste aux Tuileries.

Cette console en acajou sculpté à dessus de porphyre fut livrée en 1811 par l'ébéniste Gervais-Nicolas Frichet dans le cadre de la grande commande de soutien aux ébénistes parisiens en difficulté ordonnée par l'Empereur.
Elle est envoyée au palais de l'Elysée en 1813 et placée dans le cabinet de travail de l'Impératrice au premier étage avant de passer en 1817 dans le premier salon des petits appartements au rez-de-chaussée, et avant 1820 dans le cabinet de travail du duc de Berry puis dans le salon de chêne des petits appartements du rez-de-chaussée en 1855.
Sortie de l'Elysée en 1865, elle est envoyée au musée de Versailles en 1882 parmi un lot de seize consoles et trois meubles pour le salon du Sacre et les salles des Gouaches.
Sources :
lundi 20 janvier 2025
Christophe Charmeton ou Charmetton (?-1708), Sculpteur des bâtiments du roi
Il en eut sept enfants dont Christophe, baptisé en 1685, une fille Claude, baptisée en 1686, Nicolas Joseph, baptisé en 1695, Marguerite (morte en 1692), Suzanne (morte en 1695).
Il meurt le 18 février 1708. Il habitait alors rue Hautefeuille et fut enterré dans le cimetière de Saint-André-des-Arcs.
- 1683 : Six pieds de tables pour la galerie de Versailles et deux pieds de table en chêne pour les Menus Plaisirs.
- 1685 : Deux bordures pour un tableau du Dominiquin, placé dans les appariements du Dauphin, à Versailles.
- 1685 : Sculptures et moulures en bois, ayant servi de modèles aux bronzes du grand bureau du cabinet des curiosités du roi, à Versailles.
- 1685 : Cadres en bois sculpté pour les petits tableaux du cabinet du roi, à Versailles
- 1687-1689 : Ouvrages de sculpture en bois, exécutés pour les appartements de Trianon.
- 1689 : Cadre pour un dessin représentant le Portement de croix, d’après Mignard, dessin exécuté par le Dauphin en vue de l'offrir au roi.
- 1690 : Consoles en bois sculpté pour le cabinet des Termes, et culs de lampe du cabinet voisin.
- 1690 : 60 torchères de bois doré et sculpté pour les grands appartements du roi et de la reine à Versailles sur un dessin et un modèle de Christophe Charmeton.
- 1692 : Sculptures en bois pour la salle de la chapelle, à Trianon. En collaboration de Briquet.
- 1698- 1701 : Ouvrages de sculpture en bois, exécutés dans les appartements de la Ménagerie de Versailles
Elles sont données à Georges Charmeton (mort en 1674), mais compte tenu de leurs styles et de leurs mises en rapport possible avec des livraisons royales, il faut peut-être les attribuer à Christophe Charmeton qui a aussi donné les dessins d’œuvres réalisées pour Versailles.
Attribuable à Christophe Charmeton
(dessin de tables pour Versailles vers 1683 ?)
on notera au passage une certaines proximité avec les tables royales gravées par Lepautre

Dictionnaire des sculpteurs de l’école française sous le règne de louis XIV - Stanislas Lami
Sous le plafond de l’antichambre des Nobles de la Reine - Christian Baulez - Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles.
jeudi 16 janvier 2025
Harmensen, marchand, ébéniste des menus-plaisirs
parfois désigné comme ébéniste dans les annuaires de l’époque, sous les noms francisés de Harmesson ou Hermessant, notre homme était un marchand d’origine Scandinave, établi à Paris rue Poissonnière, puis rue Beauregard, dans les dernières années du règne de Louis XVI.
J’ignore pour l'heure si il avait un lien de parenté avec la famille de négociant de Bordeaux, les Harmensen, qui représentaient officiellement le roi de Suède dans ce port puis furent nommé consuls de Suède en France de père en fils et anoblis sous le règne de Louis XV.
En 1785, il fournit pour le service du Roi diverses pièces en acajou pour 2 244 livres, parmi lesquelles un grand bureau à pupitre accompagné d’un cartonnier de onze pieds de long.
Concernant le cartonnier, il s'agit probablement de la bibliothèque basse en trois parties actuellement exposée dans l'appartement privé de Louis-Philippe au Grand-Trianon.
Ce meuble recomposé était à l'origine un serre-papier contenant trente-cinq cartons en maroquin rouge à dentelle d'or, livré en 1785 à l'hôtel des Menus-Plaisirs, rue Bergère à Paris, pour le cabinet de travail de l'intendant des Menus-Plaisirs Papillon de la Ferté.

En 1807, il passe dans le cabinet des secrétaires de Napoléon aux Tuileries puis dans le cabinet de la salle de bains de l'Empereur, entre 1809 et 1816.
Il est remanié en bas de bibliothèque en 1818 (peut-être par Félix Rémond ?).
En 1826, il est toujours inventorié aux Tuileries dans le cabinet de toilette du roi avant de retourner au Garde-Meuble en 1832.
En 1837, il est envoyé au Grand Trianon, pour la chambre à coucher-cabinet de travail du roi Louis-Philippe ou il est cité jusque en 1855.
Sources :
mardi 14 janvier 2025
Laurent Félix, ébéniste parisien (actif de 1755 à 1787)
Il habita les rues de la Clef, du Puits-de-1'Hermite et enfin rue Saint-Victor, près de l’ancienne abbaye de ce nom.

A la même époque, un dénommé Pierre-Charles Félix est également reçu menuisier-ébéniste le 24 décembre 1755 et habita rue et faubourg Saint-Jacques. J'ignore, pour l'heure, si ils ont un lien de parenté.
Sa production se compose de meubles d'ébénisterie, tels que commode, bureau et table à jeux, principalement de style Louis XV puis Transition.
Il signa un riche coffret à bijoux marqueté ornée de bronzes rocaille au couvercle frappé des armes de France ainsi que quelques exceptionnelles commodes plaquées de laque (l'une vente Christie's, collection Mrs Henry Ford).

Pour ce type de meuble, il dut collaborer avec l'ébéniste et marchand Adrien Delorme car on retrouve leur double estampille sur le bâti d'une autre commode semblable plaquée de laque (ancienne collection du comte Sapia di Lancia).

Par le hasard des donations, le Musée de Versailles conserve un bureau plat de cet ébéniste, plaqué de palissandre, amarante, bois de rose et de violette, transformé au 19e siècle entré à Versailles en 1966 avec le legs de la générale Cadiot. (non illustré, non exposé).
vendredi 10 janvier 2025
Pierre Gillier, maître menuisier en siège
Fils du compagnon menuisier Pierre Gillier et de Marie-Claude Chapeau, il épousa en 1732 Marie-Anne Jouanneau, fille d'un compagnon menuisier.
Il obtient sa maîtrise en 1749, demeurant alors rue de Cléry, à l'enseigne de la Teste d'or, où il continua d’exercer jusqu’en 1773.
Il prit part à un procès contre des ouvriers chaisiers pour délit de coalition. Il avait employé un certain Tassilly, soldat invalide, accusé d’être l’un des instigateurs de ce mouvement de grève illégal.
Son estampille
Sa production connue est rare mais présente des sièges riches et de belle qualité.
Le musée Nissim de Camondo possède un ensemble de 8 fauteuils et d'un canapé Louis XV à dossier à la reine richement sculpté et garni de tapisserie d'Aubusson.
Le mobilier national conserve également de lui une suite de 6 fauteuils à la reine sculptés de fleurs et feuillages.
D'autres fauteuils portant son estampille sont présents au palais de Justice d'Orléans..
jeudi 9 janvier 2025
Antoine Ruette (1609-1669), Relieur du roi
Il commence son activité en juillet 1637, année ou il est reçu maître relieur et libraire avec affranchissement de la Guilde de Saint-Jean en qualité de papetier.
Il fit sa réputation avec ses décors de reliure « au semis » et aux fers filigranés.
Au décès de son père en 1644, il reprend son atelier situé rue Saint-Jean-de-Latran à Paris, devant la fontaine Saint-Benoît.
Après avoir travaillé pour Richelieu, Anne d'Autriche, Mazarin, Fouquet, il devient relieur du roi Louis XIV, pour lequel il exécute des reliures ordinaires.
Il fournira également Anne Hyde, duchesse d'York.
Antoine Ruette est aussi l'éditeur de livres religieux, parmi lesquels deux Offices de la Semaine sainte, parus en 1644 et 1661 - ouvrages qu'il imprime et relie dans ses propres ateliers.
Il meurt en 1669. Claude Le Mire lui succède alors au titre de relieur du roi.

reliure dite aux semis au monogramme couronné de Louis XIV. 1661
reliure de l'atelier de Antoinne Ruette.
Les Lanson, Gainiers Layetiers de la reine
La famille des Lanson, qualifiée de gainiers-layetiers, travaillait déjà pour le Grand Dauphin.
Les membres de cette famille livrèrent ensuite les reines Marie Leszczynska, les dauphines de France et Marie-Antoinette.
Ils étaient réputés pour les fermetures garnissant leurs œuvres.
L’une de leur adresse fut rue Phelipeaux à Paris. Il s’agit probablement de l’atelier de Antoine Lanson, actif à l’époque de Marie-Antoinette.
la marque spécifique de ce dernier serait un A et L séparé par un coq.
L'autre marque connue de cette famille est celle de deux L séparés par un coq.
Les gainiers sont les artisans qui doublent et garnissent les boites, écrins, écritoires, étuis, fourreaux d’épée et de pistolets, et autres ouvrages en étoffes, cuirs et peaux de chiens de mer …
Parmi les plus célèbres gainiers du 18e siècle, on citera Jean-Claude Galluchat qui laissa son nom à cette matière précieuse.
Les statuts de cette communauté remontent à 1326 ou ils sont alors qualifiés de Maitres gainiers, fourelliers et ouvriers en cuir bouilli.
Ils reprirent ensuite progressivement une partie de l’activité des Layetiers-Ecriniers.
A l’article « Coffre », l’Encyclopédie précise :
Coffre, (Layetier & Gainier.). Espèce de caisse de bois [Layette], ordinairement couverte de cuir, fermante à clé, & servant à serrer les hardes, linge, &c. Il y a des coffres-forts faits de bois, mais fortifiés de plusieurs bandes & liens de fer …/…
Ce sont les Layetiers qui font les coffres de bois simples, qu'on appelle plus exactement caisses. Ce sont les Gainiers qui font les coffres couverts. Ce sont les Serruriers qui font ou qui garnissent les coffres-forts.
Chaque maitre gainier devait posséder un poinçon ou estampille propre à marquer ses ouvrages et dont l’empreinte était déposée auprès du procureur du roi au Chatelet.
Le brevet de maitrise coutait 40 livres et le poinçon 400 livres (200 livres pour les fils de maitre).
Suite à un édit du 11 août 1776, les coffretiers-malletiers-bahutiers ne formèrent plus qu’une même communauté avec les gainiers auxquels ils sont réunis.
Sources : Almanach Dauphin, 1777.
Marie-Antoinette à Versailles, le goût d'une reine - Bordeaux, Musée des arts décoratifs - 2005